Eglises d'Asie

Tiên Giang : un notable caodaïste accusé d’exercer des activités religieuses illégales a été arrêté

Publié le 18/03/2010




Les autorités de la province de Tiên Giang ont arrêté le 16 août dernier un religieux caodaïste Hông Thiên Hanh et son épouse, les accusant officiellement de propager illégalement la religion et d’organiser des activités religieuses sans autorisation. La nouvelle a paru dans l’organe des Jeunesses communistes Tuôi Tre (‘Jeunesse Communiste’) du 17 août 2004, qui a expliqué que le Comité populaire du district de Cai Lây, dans la province de Tiên Giang, avait rassemblé la population locale, le 17 août, pour expliquer la nature des agissements du religieux âgé de 57 ans et résidant à Cai Lây. Selon la Constitution vietnamienne et les dernières directives contenues dans la récente ordonnance sur la religion, il est interdit de faire acte de prosélytisme sans autorisation spéciale de l’Etat.

La Sûreté a fait grief au religieux caodaiste arrêté d’avoir créé et fait fonctionner illégalement à l’intérieur de sa propre maison plusieurs associations religieuses dont une école de doctrine. La revue Tuôi Tre rapporte que, durant une longue période, le religieux a rédigé et publié des textes (littéralement des “produits culturels sans autorisation et rassemblé la population pour des célébrations non conformes aux dispositions de la loi. Il aurait aussi donné des consultations et préconisé des traitements médicaux sans qualification professionnelle ni autorisation, utilisant les croyances religieuses pour accaparer frauduleusement les ressources d’autrui.

Selon des rapports gouvernementaux, il existe aujourd’hui plusieurs branches du caodaïsme reconnues officiellement. Les deux plus importantes sont le caodaïsme de Tây Ninh et le caodaïsme réformé (Chinh Dao). Existent aussi le caodaïsme “Minh Chon Dao”, le caodaïsme “Chieu Minh Long Chau” et le “caodaïsme missionnaire”. La branche se réclamant des origines, le caodaïsme de Tây Ninh, a été reconnue par l’Etat en avril 1997 lors d’un congrès tenu à Tay Ninh où s’étaient rassemblés 800 délégués représentant un million d’adeptes de cette religion. C’est à Tây Ninh que se trouve le lieu de culte principal de cette religion, la cathédrale de Tây Ninh. Le congrès a voté la charte de la nouvelle association, ainsi qu’un directoire collectif composé de 72 membres, appelé Conseil “Chuong Quang”.

Plus tard, la même année, la branche se faisant appeler “le caodaïsme réformé”, séparé du caodaïsme originel depuis 28 ans, avait été légitimée par les autorités vietnamiennes, à l’occasion de son congrès général qui s’est tenu à Bên Tre, à 80 km au sud de Hô Chi Minh-Ville, et a rassemblé 229 délégués représentant quelque 250 temples et 26 provinces ou régions urbaines. Lors du congrès de Ben Tre, a été élu un Bureau permanent de neuf membres. Une nouvelle constitution a été approuvée, ainsi qu’un programme d’activités pour l’an 2000. Un document publié à cette occasion appelle tous les membres du caodaïsme réformé à se montrer solidaires de toute la nation et à se dévouer à la cause de la secte et du développement du pays.

La religion caodaïste, qui revendique aujourd’hui quatre millions d’adeptes, la plupart dans le Sud-Vietnam, a été fondée aux alentours de 1919. Ce fut d’abord une spiritualité, élaborée à Phu Quôc, des révélations reçues des esprits par Ngô Van Chiêu. C’est en 1926 qu’elle fut fondée officiellement à Saigon lors de la rencontre de Ngô Van Chiêu avec des jeunes fonctionnaires adeptes des pratiques du spiritisme. Le caodaïsme se présente comme un étonnant syncrétisme. Il emprunte beaucoup au bouddhisme, particulièrement à la doctrine de la réincarnation, mais aussi au taoïsme, au confucianisme, au christianisme, au spiritisme et à la théosophie. Il connut entre deux guerres un essor fulgurant. On comptait déjà quatre millions de fidèles en 1937. Son histoire après l’installation du communisme au Sud-Vietnam est mal connue.