Eglises d'Asie

Un magazine en langue coréenne édité au Japon affirme que la liberté religieuse en Corée du Nord est non seulement reconnue mais protégée

Publié le 18/03/2010




D’après le numéro du mois d’août dernier d’un magazine en langue coréenne édité au Japon, les responsables de plusieurs communautés religieuses nord-coréennes interviewés affirment que la Corée du Nord communiste respecte la liberté religieuse et les lieux de culte (1). Le mensuel Joguk (‘Mère-patrie’), publié par un groupe de résidents nord-coréens au Japon, traite dans ce numéro de la situation religieuse en Corée du Nord. Tiré à 5 000 exemplaires, le mensuel est édité par la société Chosonsinbo, maison d’édition dirigée par l’Association générale des résidents coréens au Japon (Chongryun) qui ne fait pas mystère de sa sympathie pour la Corée du Nord.

Julius Cha Sung-gun, un des laïcs responsables de l’église de Changchung de Pyongyang, l’unique église catholique de la Corée du Nord, affirme que l’Etat nord-coréen non seulement garantit la liberté religieuse mais autorise l’existence de certains lieux de culte. “La pratique d’une authentique liberté religieuse ne peut en effet se concevoir sans lieux de culte appropriés, surtout si cette liberté est garantie pas la loi assure Julius Cha. Le mensuel certifie également que l’Association des catholiques romains de Corée du Nord, fondée le 30 juin 1988, défend les droits et la liberté religieuse des catholiques nord-coréens, veille à ce qu’ils restent unis et prend une part active au développement du pays et de la société (2).

Un article rapporte les interviews de quatre responsables religieux représentatifs des principales religions admises officiellement, le bouddhisme nord-coréen, le catholicisme, le protestantisme et le Chondogyo, une religion spécifique à la Corée. Il présente succinctement une église catholique, deux églises protestantes, un temple bouddhiste et un monastère orthodoxe russe actuellement en construction (3). Ainsi, Julius Cha rapporte que les catholiques sont au nombre de 3 000 et que le culte ne se célèbre pas seulement dans l’église de Changchung mais aussi dans quelque 500 “maisons particulières” dispersées à travers tout le pays. Lui-même ou un délégué, dit-il, préside la prière dominicale dans son église de Chanchung. Prenant l’église de Changchung en exemple, Julius Cha a indiqué que ce n’était pas seulement les catholiques nord-coréens qui participaient à la liturgie mais des catholiques de Corée du Sud et d’autres venus d’ailleurs. A cette occasion, il a souligné que l’Etat nord-coréen respectait aussi les activités religieuses des étrangers et des Coréens d’outre-mer.

Dans l’article consacré à l’Eglise catholique, le mensuel signale que, parmi les visiteurs de l’église de Pyongyang, on trouvait l’archevêque sud-coréen de Kwangju, Mgr André Choi Chang-mou, le P. Paul Moon Kyu-hyon, le pasteur Mun Ik-whan, aujourd’hui décédé, et le révérend William Franklin Graham, le fils du célèbre télé-évangéliste américain Billy Graham (4).

Toujours d’après cet article, 10 000 personnes auraient visité l’église depuis octobre 1988, date de l’achèvement de sa construction. L’église a une superficie totale de 2 000 m et peut accueillir 200 personnes. En Corée du Nord, indique-t-il encore, on compte un total de 40 000 croyants, dont 13 000 protestants, 13 000 fidèles Chondogyo, 10 000 bouddhistes et 3 000 catholiques.

Oh Kyeong-wu, secrétaire de la Fédération chrétienne nord-coréenne, interrogé lui aussi par le mensuel japonais, a indiqué que 300 personnes étaient au service des communautés protestantes, dont trente pasteurs, avec un séminaire, deux églises et 500 lieux de prière domestiques. Il a aussi rappelé que l’unique séminaire protestant avait été fondé en 1901. Totalement détruit pendant la guerre de Corée de 1950-1953, il a été reconstruit et rouvert en 1972. On y enseigne la théologie biblique, la théologie de l’histoire, les langues étrangères et l’histoire universelle.