Eglises d'Asie

Plus de trente millions d’hindous sont venus se baigner dans les eaux du fleuve Khrishna, en Andhra Pradesh

Publié le 18/03/2010




Les douze jours de la fête du Khrishna Pushkaram se sont terminés le 8 septembre dernier, une période durant laquelle trente millions d’hindous sont venus se baigner dans le fleuve de Khrishna dont les eaux arrosent l’Etat d’Andhra Pradesh. La plupart des pèlerins sont venus accomplir les rites de purification de leurs fautes à Vijawayada où ils ont descendu les 192 marches qui conduisent aux eaux du fleuve. C’est là que, le 28 août dernier, s’est produit une énorme bousculade au cours de laquelle cinq personnes ont perdu la vie, parmi lesquelles deux femmes et un enfant.

Douze fleuves de l’Inde sont considérés comme sacrés par les hindous. Selon la tradition, le dieu Pushkara vient dans l’un des douze chaque année, selon un cycle de douze ans correspondant au passage de la planète Jupiter. L’année dernière, le bain sacré avait eu lieu dans le fleuve Godavari, en Andhra Pradesh, et quelque cinquante millions de pèlerins y étaient venus s’y purifier de leurs péchés.

Ces fêtes sont, pour l’administration de l’Etat, une occasion de dépenses considérables en de multiples domaines. Lors de la récente fête du Khrishna Pushkaran, elles se sont élevées à 2,1 milliards de roupies (38,8 millions d’euros). Deux cent douze temples ont été rénovés le long du fleuve. De nombreux services d’Etat ont été mis à contribution. Ainsi 628 maîtres nageurs assuraient la sécurité des pèlerins tandis que 50 000 agents de police avaient été déployés tout le long du fleuve dans quatorze districts de l’Etat.

Les jugements portés par les milieux chrétiens sur cette manifestation religieuse hindoue sont variés et s’appuient sur des critères d’ordre différent. Un prêtre belge, le P. Michael Anthony Windey qui dirige un projet de développement dans un village, a critiqué le gouvernement, lui reprochant d’engager des dépenses aussi importantes pour ce qu’il appelle “des superstitions Au contraire, Mgr Gali Bali, l’évêque du diocèse de Guntur, arrosé par le fleuve Khrishna, qualifie cette fête d’admirable manifestation de la foi hindoue dans la divinité. Selon lui, chacun devrait respecter et apprécier ces fêtes, quelle que soit la signification des rites religieux qui y sont accomplis. C’est une fête, dit-il, qui non seulement attire des millions de fidèles mais qui les unit entre eux et les rend solidaires les uns des autres. Mgr Bali a noté de plus que plusieurs institutions chrétiennes s’étaient mises au service de la police et des autres agents de sécurité au cours des fêtes et a souligné que cette attitude était digne d’éloges.

L’agence catholique d’information Ucanews qui a interrogé plusieurs participants de cette fête sur la signification de leur geste a recueilli les opinions les plus diverses. Certains se sont dits convaincus de l’efficacité du bain en ce qui concerne la purification de leurs fautes. D’autres, venus sans motifs religieux, ont affirmé être venus pour faire comme les autres. D’autres encore accomplissaient un vou.