Eglises d'Asie

Aidés par des groupes chrétiens, des étrangers installés dans le pays cherchent à se faire connaître des Sud-Coréens autrement que comme des travailleurs immigrés

Publié le 18/03/2010




Le dimanche 3 octobre dernier, à Yongin, localité située à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Séoul, des étrangers installés dans le pays ont cherché à se faire mieux connaître des Sud-Coréens en organisant un festival pour présenter leurs cultures et pays d’origine. L’objectif était que les Sud-Coréens les perçoivent autrement que simplement comme des travailleurs immigrés. Sous la bannière “A la rencontre de l’Asie environ 300 Bangladais, Philippins, Indonésiens, Mongols, Népalais, Pakistanais et Sri-Lankais ont présenté des photos, des livres et des plats cuisinés de leurs pays d’origine. Organisé avec l’aide d’ONG locales, le festival avait reçu un important soutien du Centre pour la défense des droits de l’homme des travailleurs immigrés, un organisme rattaché à la Communauté de vie chrétienne (1).

Pour Paul Ahn Eui-seok, directeur du Centre pour la défense des droits de l’homme des travailleurs immigrés, le festival avait pour objectif de permettre aux Coréens et aux travailleurs étrangers de découvrir la diversité des cultures asiatiques. “Nous ne devons pas considérer les étrangers comme de simples ouvriers mais comme des Asiatiques riches d’une histoire et d’une culture a-t-il expliqué, ajoutant que le Centre espérait pouvoir ainsi donner naissance à une communauté multiculturelle. Il estime à 10 000 le nombre des travailleurs étrangers dans la région de Yongin.

Sur un stand proposant des plats vietnamiens, Pham Duy Trinh confectionne des rouleaux de printemps. “Je cuisine quand j’ai le mal du pays explique-t-il, satisfait d’avoir pu trouver tout ce qu’il lui fallait au marché d’à côté. Pour lui, ce festival “est une bonne occasion de faire connaître la cuisine et la culture vietnamienne”. Une mère de famille coréenne est venue accompagnée de ses enfants “pour leur faire connaître les différentes cultures d’Asie”. Cette protestante dirige un cours de rattrapage scolaire pour enfants défavorisés. “J’espère que mes enfants pourront voir un jour la fin de la discrimination raciale et considérer les travailleurs étrangers comme des amis dit-elle.

Certains des travailleurs étrangers interrogés disent que leur expérience en Corée du Sud est positive. Le Sri lankais Ruwan Prathap Hewabatage, 33 ans, assure “avoir rencontré de braves gens, de bons voisins et de bons employeurs”. En neuf années de présence, il dit n’avoir “été battu par personne” quand bien même les témoignages de travailleurs étrangers exploités, voire maltraités, ne sont pas rares.

Selon des statistiques de 2002 publiées par le ministère de la Justice, il y aurait 361 000 travailleurs étrangers en Corée du Sud, dont 290 000 seraient clandestins.