Eglises d'Asie

Un nouvel évêque est nommé à Xuân Lôc, le diocèse le plus peuplé du Vietnam, en remplacement de Mgr Paul Marie Nguyên Minh Nhât, démissionnaire

Publié le 18/03/2010




Le 30 septembre 2004, le bureau de presse du Vatican a annoncé que Jean-Paul II avait accepté la demande de démission de Mgr Paul Marie Nguyên Minh Nhât, évêque de Xuân Lôc. Le désormais ancien évêque est âgé de 78 ans et a dépassé depuis trois ans l’âge de la retraite. C’est le P. Dominique Nguyên Chu Trinh, curé de la cathédrale de Xuân Lôc et vicaire général du diocèse, qui a été nommé pour le remplacer à la tête du diocèse.

L’évêque nouvellement nommé est né le 20 mai 1940 à Phu Nhai, dans la province de Nam Dinh, diocèse de Bui Chu, au Nord-Vietnam. Après l’exode de sa famille du Nord vers le Sud en 1954, il a suivi de 1960 à 1966 les cours de philosophie et de théologie du grand séminaire Saint Joseph de Saigon. Il a été ordonné prêtre le 29 avril 1966 et a alors rejoint le diocèse de Xuân Lôc. De 1966 jusqu’au changement de régime de 1975, il a été vicaire à la cathédrale de Xuân Lôc, fonction qu’il cumulait avec celle de directeur d’école et de vice-directeur de la section de Caritas dans le diocèse. En 1978, il avait été nommé curé de la cathédrale et vicaire général du diocèse, fonctions qu’il a assumées jusqu’à sa récente nomination.

Mgr Paul Marie Nguyên Minh Nhât, évêque démissionnaire, avait, à la mort de son prédécesseur, Mgr Dominique Nguyên Van Lang, le 22 février 1988, pris la responsabilité du diocèse dont il était déjà évêque coadjuteur depuis 1975. Du point de vue de la politique du pouvoir de l’époque, c’était le début de la période appelée « dôi moi » (‘rénovation’). A la tête du diocèse, il s’est appliqué à améliorer la formation chrétienne des fidèles, notamment en animant et encourageant l’instruction religieuse à travers tout le diocèse, en améliorant la culture religieuse et en réformant le statut des membres des conseils paroissiaux. Il s’est aussi préoccupé efficacement des nouvelles vocations religieuses dans son diocèse. Bien que son projet de création d’un grand séminaire dans son diocèse n’a pas encore vu le jour, en grande partie à cause de la réticence des autorités locales, voilà déjà longtemps que de nombreux jeunes gens sont formés dans le diocèse en vue du sacerdoce. C’est Mgr Nhât qui avait également été à l’origine du Centre marial de Bai Dâu, construit sur une colline dominant la mer du côté du Cap Saint Jacques (Vung Tau). En 1992, le Saint-Siège lui avait nommé un évêque auxiliaire, Mgr Thomas Nguyên Van Trâm. Il a été président de la Conférence épiscopale du Vietnam pendant deux mandats successifs, de 1989 à 1992 et de 1992 à 1995.

Pour le nombre de fidèles, le diocèse de Xuân Lôc est le plus grand du Vietnam. Selon les statistiques recueillies lors de la dernière assemblée de la Conférence épiscopale, le diocèse comporte 954 363 fidèles pour une population totale de trois millions d’habitants, ce qui représente la proportion de chrétiens la plus forte du Vietnam. A leur service, on compte 343 prêtres, 455 religieux et 1 580 religieuses et 9 737 catéchistes. Trois cent quarante-sept séminaristes se prépare aujourd’hui à la prêtrise. Deux cent quatre-vingt-trois attendent de recevoir leur autorisation d’entrée au séminaire. Le diocèse est composé de deux provinces, la province de Dông Nai et celle de Ba Ria, auxquelles il faut ajouter une partie du district de Di An dans la province de Binh Duong. La population chrétienne du Dông Nai pour sa majeure partie est issue de l’exode du Nord-Vietnam vers le Sud qui a suivi les accords de Genève en 1954. Dans la province de Ba Ria Vung Tau, on trouve les plus anciennes des chrétientés du Sud-Vietnam. Il est question depuis longtemps, de diviser le diocèse en deux parties, une partie comprenant le Hô Nai, l’autre la province de Ba Ria Vung Tau. Si le partage est d’ores et déjà accepté par le Saint-Siège, il s’est heurté à la réticence du gouvernement qui jusqu’à présent n’a pas donné son accord.