Eglises d'Asie

Kerala : l’archevêque majeur de l’Eglise syro-malabar souhaite la levée des restrictions territoriales qui limitent l’expansion de son Eglise en Inde

Publié le 18/03/2010




C’est le cardinal Varkkey Vitatayathil, responsable de l’Eglise syro-malabar en tant qu’archevêque majeur qui le 2 novembre, à Kochi, a prononcé le discours d’ouverture de la deuxième Assemblée de cette Eglise qui s’est prolongée jusqu’au 5 novembre. Cette assemblée où sont représentés tous les éléments de l’Eglise, à savoir 34 évêques et 377 délégués issus des 26 diocèses de l’Eglise, était la seconde de ce type. La première avait eu lieu il y a six ans.

Tout en manifestant sa reconnaissance au Saint-Siège pour avoir conféré à son Eglise le statut archiépiscopal majeur, le cardinal s’est cependant interrogé sur la qualité de l’autonomie octroyée à sa communauté et sur les limites fixées à ses pouvoirs par le Vatican. Le cardinal a, en particulier, souligné que les restrictions actuelles à son autorité dans l’Etat du Kerala, territoire où se trouve la majorité des fidèles de son Eglise, pose de sérieux problèmes pastoraux. En 1992, le Saint-Siège a fait de l’Eglise syro-malabar une Eglise sui juris, tout en se réservant le droit de nommer les évêques et de décider dans les domaines liturgiques et administratifs. Depuis lors, ces restrictions ont été en partie levées. Actuellement, c’est le synode épiscopal de l’Eglise syro-malabar qui prend les décisions en matière liturgique et administrative. En janvier dernier, le synode a reçu le droit de nommer les évêques pour les seuls diocèses du Kerala (1). Le cardinal a exprimé le vou que ces restrictions territoriales soient abandonnées. Il souhaite, en effet, que son Eglise puisse accomplir son ministère pastoral auprès de ses propres fidèles vivant en dehors du territoire du Kerala. La plupart d’entre eux sont soumis à un évêque de rite latin avec un droit canon différent de celui de leur Eglise. Un nombre considérable de missionnaires travaillent dans les diocèses latins de l’Inde, mais ils accomplissent un travail missionnaire pour l’Eglise latine. Le cardinal a suggéré qu’il soit permis à ces prêtres d’évangéliser en utilisant leur liturgie propre et sans aucune restriction territoriale. Commentant ces propos après la séance d’ouverture, le cardinal a affirmé que son Eglise désirait plus de pouvoir de la part du Vatican de façon à envoyer ses missionnaires travailler dans toute l’Inde – ce qui est un droit légitime, a-t-il souligné.

De nombreux évêques rassemblés à Kochi ont accueilli favorablement le discours d’ouverture du cardinal. Mgr Joseph Kunnath d’Adihabad, du diocèse syro-malabar de l’Andhra Pradesh, considère comme urgente la création de diocèses en des endroits comme Delhi où les chrétiens de rite oriental constituent une large communauté. Il regrette qu’en de nombreux endroits, les catholiques orientaux ne puissent bénéficier d’une pastorale adaptée. Mgr George Alencherry pense lui aussi que deux nouveaux diocèses syro-malabar devraient être créés en dehors du Kerala, l’un à Delhi, l’autre à Bangalore.