Eglises d'Asie

Une association catholique concentre ses efforts sur une campagne de mobilisation au danger du sida chez les pauvres et les marginalisés

Publié le 18/03/2010




L’Association catholique pour la santé en Inde (CHAI), qui a commencé à fonctionner en 1943 en tant qu’Association hospitalière catholique de l’Inde, a tenu son congrès national du 26 au 28 octobre à Calcutta. Le Congrès a mis en place un plan de mobilisation contre la pandémie du sida qui doit toucher chacune des écoles et des villages de l’Inde. Cette association en a la possibilité. Elle est en effet une des ONG les plus importantes du pays et regroupe en son sein plus de 3 200 institutions. Quelque 550 membres de l’Association participaient au Congrès qui avait pris pour thème : “La santé pour les marginalisés” et avait centré ses travaux sur la terrible menace que fait peser le sida sur le pays.

Au cours des travaux de l’Assemblée du CHAI, les intervenant ont commencé à situer le problème du sida à l’intérieur du contexte plus général des soins de santé en Inde. On a fait remarquer que pour 90 % des Indiens, les soins de santé restent encore un rêve inaccessible. La présidente de la CHAI, la sour Vijaya Sharma, qui travaille depuis vingt-cinq ans comme médecin de campagne, a dit avec une certaine ironie que “la santé de la population est abandonnée entre ses mains”. En effet, les spécialistes et les infrastructures dans le domaine de la médecine sont presque entièrement concentrés dans les régions urbaines. En tant que présidente de l’Association, elle s’est engagée publiquement à répondre davantage aux besoins de santé des paysans et des marginaux.

Les tâches données à l’Association pour ce qui concerne le sida ont été les suivantes : procurer traitement et soins à ceux qui en sont atteints, leur dispenser des conseils psychologiques et faire en sorte de freiner le développement de l’épidémie. Le directeur du CHAI, le P. Sebastian Ousepparampil, qui appartient à l’association depuis vingt ans, a cité au cours des débats les statistiques gouvernementales qui estiment à 5,1 millions le nombre de séropositifs dans le pays. En fait, a-t-il ajouté, les porteurs du virus du sida sont beaucoup plus nombreux sans donner davantage de précision. Il a rappelé qu’il avait travaillé pendant dix ans comme administrateur de la première école médicale de l’Eglise, le collège médical de St John de Bangalore. C’est là qu’en 1992 on a commencé à soigner les premiers malades du sida. A l’époque on en accueillait trois par mois et un tel afflux choquait certains. Aujourd’hui, une aile spéciale leur est consacrée et l’on en accepte quinze par jour.

Le P. Reginald Fernandes, directeur du Service social dans l’archidiocèse de Calcutta, s’est réjoui de la campagne d’éducation lancée par la CHAI dans le cadre de la lutte contre le sida. Pour lui, le relais le plus efficace pour cette campagne est certainement l’école. Actuellement, l’archidiocèse de Calcutta s’est mis en partenariat avec le gouvernement de l’Etat du Bengale oriental pour lancer un programme éducatif sur le sida dans six grandes écoles de Calcutta, la seconde ville de l’Inde pour sa population.