Eglises d'Asie

Les autorités décrètent une trêve dans la région qui accueille une conférence bouddhiste internationale

Publié le 18/03/2010




Le 23 novembre dernier, les autorités népalaises ont décrété une trêve unilatérale de trois jours dans la région de Lumbini, le lieu de naissance de Bouddha, dans le sud-ouest du pays où une Conférence internationale sur le bouddhisme doit avoir lieu du 30 novembre au 2 décembre 2004. « L’Etat n’entreprendra aucune action militaire (dans la zone de Lumbini) durant la Conférence internationale sur le bouddhisme a déclaré le ministre de la Culture, Dip Kumar Upadhyay, dont les propos ont été rapportés par France-Presse. La guérilla maoïste, en lutte contre le pouvoir depuis 1996, n’a pas réagi à cette annonce.

La conférence sera inaugurée par le roi Gyanendra et comptera parmi ses participants, des théologiens, des moines et dignitaires de 40 pays, selon les organisateurs. Lumbini est une ville classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Dans un pays dont l’économie est gravement handicapée par les combats entre les forces de sécurité et la guérilla maoïste, Katmandou souhaite soutenir le tourisme et compte sur cette conférence internationale pour faire de Lumbini la « ville de la paix dans le monde » et attirer les touristes dans les lieux saints du royaume himalayen, à majorité bouddhiste. L’an dernier, le roi Gyanendra a présidé l’inauguration d’un temple nouvellement restauré dédié à Maya Devi, la mère de Bouddha, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Bouddha. Des pays à majorité bouddhiste comme le Japon, la Thaïlande, la Birmanie, le Bhoutan, l’Inde, la Chine et le Sri Lanka ont construit des monastères à Lumbini, chacun dans le style propre de son architecture. La cité comprend également des musées et un jardin sacré enchâssant l’endroit où il est dit que naquit Bouddha, en 623 av. J.-C.

Depuis le début de la rébellion maoïste en 1996, plus de 10 000 personnes ont été tuées dont les deux tiers étaient rebelles, selon les autorités. Les maoïstes visent l’abolition de la monarchie et l’instauration d’un régime communiste au Népal. Après un cessez-le-feu de neuf jours décrété à l’occasion d’un festival hindou à la fin du mois d’octobre dernier, de nouveaux combats dans l’ouest du royaume himalayen ont fait de nombreuses victimes lors du week-end du 20-21 novembre. Selon les autorités, soixante-six rebelles et dix soldats ont été tués, la guérilla annonçant pour sa part neuf rebelles et dix-neuf soldats tués. De plus, le 18 novembre, à Tansen, toujours dans l’ouest du pays, une bombe a partiellement détruit une école catholique tenue par des religieuses. L’explosion a eu lieu le soir, dix minutes après la fermeture, et n’a pas fait de victime. Ce nouvel attentat, imputable aux maoïstes qui veulent le départ des étrangers du pays, est le troisième de cette année à prendre pour cible une école catholique (2).