Eglises d'Asie

LETTRE PASTORALE DE L’ARCHEVEQUE DE SINGAPOUR AU SUJET DE L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE

Publié le 18/03/2010




Dimanche 22 novembre 2004,

Au peuple de Dieu de l’archidiocèse de Singapour,

En ce dimanche 22 novembre, solennité du Christ-Roi, permettez-moi de m’adresser à vous au sujet d’un thème qui m’est cher, à savoir les écoles catholiques. Depuis que j’assume la charge d’archevêque de Singapour, j’ai revitalisé la Commission pour l’enseignement catholique ; j’ai réuni tous les religieux responsables d’écoles à Singapour et j’ai personnellement chargé de mission tous les proviseurs de nos écoles catholiques. Le Christ doit pouvoir régner en Roi sur tous les aspects de nos vies – et cela inclut le domaine primordial de l’éducation de nos jeunes -, sur l’avenir de notre pays et sur l’avenir de notre Eglise.

Les missionnaires qui sont venus jusque sur nos côtes avaient compris le rôle que les écoles catholiques peuvent tenir dans l’évangélisation des peuples. Dans une école catholique, l’Evangile est proposé à chacun sans être imposé à quiconque. Tous sont évangélisés mais chacun à sa manière. Les enfants catholiques et les enfants non catholiques y sont éduqués dans un environnement favorable à la foi. Les enfants catholiques peuvent notamment : – y approfondir leur compréhension de la foi chrétienne ; – y être scolarisés dans un univers priant ; – y être éduqués dans le sens du service.

Dans nos programmes de catéchèse pour adultes et jeunes, de nombreux catéchumènes témoignent que c’est durant les années passées sur les bancs d’une école catholique que la semence de l’Evangile a été placée dans leur cour.

C’est aussi dans nos écoles catholiques que les enfants apprennent que la foi n’est pas incompatible avec la raison et les connaissances scientifiques, que toute vérité et sagesse vient d’un Etre partout présent et tout puissant, Dieu. Ils apprennent à vivre leur foi dans toutes les situations de leur vie.

Le mercredi 24 novembre, vous allez recevoir les résultats de l’examen de fin d’études primaires de vos enfants (Primary School Leaving Examination, PSLE). J’en appelle à vous, parents catholiques, et souhaite que vous considériez la formation dans le domaine de la foi comme un critère important – j’oserais dire comme LE critère le plus important – parmi les critères qui vont vous guider dans le choix d’une école secondaire adaptée à votre enfant. Choisissez une école catholique pour votre enfant ! Quelles que soient les capacités académiques de votre enfant, il existe une école catholique qui lui est adaptée. Nous disposons d’une grande variété d’écoles catholiques secondaires pour accueillir les enfants, depuis les sections spécialisées (Special stream) jusqu’aux sections normales (pour l’enseignement professionnel). Nous avons des écoles catholiques qui sont indépendantes, autonomes et subventionnées par l’Etat. J’ai même demandé à ce que la Commission pour l’éducation catholique entame des négociations avec le ministère de l’Education pour qu’une réponse soit apportée par l’enseignement catholique aux plus récentes évolutions en matière éducative à Singapour : les programmes intégrés (Integrated Programme, IP) qui autorisent les plus brillants de nos garçons et filles à ne pas passer par le niveau O et à rejoindre directement le niveau A ou son équivalent après six années d’études (1).

J’en appelle à vous, les jeunes hommes et femmes de l’Eglise qui sont en formation pour devenir enseignants. Choisissez de servir dans une école catholique ! Nous ne pouvons pas maintenir des écoles catholiques sans avoir un nombre minimum d’enseignants catholiques pour qui l’enseignement est au moins autant une vocation qu’un métier. Pour ceux qui sont déjà dans la carrière et à qui sont proposés des postes de responsabilité plus importante, je dis : n’ayez pas peur de prendre à cour votre rôle de leader ! Comment pouvons-nous animer de bonnes écoles catholiques sans avoir de bons proviseurs catholiques ?

Qu’est-ce qui caractérise une bonne école catholique ? Le bon sens fait spontanément répondre : de bons éléments dirigeants, de bons enseignants, de bons programmes, de bonnes installations et un nombre correct d’élèves catholiques. Aujourd’hui, il faut aussi prendre en considération l’importance d’un bon soutien tant de la part de l’Eglise qu’à la maison. Nous sommes les premiers responsables du système d’enseignement catholique à Singapour. Nos écoles catholiques ne seront bonnes que dans la mesure où nous ferons qu’elles soient bonnes.

En ma responsabilité d’archevêque, je travaille étroitement avec certains de nos éléments les plus dévoués à l’enseignement catholique, au sein des conseils d’administration des écoles catholiques, pour tracer les grandes lignes du développement futur de nos écoles. L’objectif est de les revitaliser, de redonner un caractère catholique à certaines d’entre elles et de renforcer d’autres qui sont déjà des foyers d’excellence dans le domaine académique et dans le domaine de la formation chrétienne. Participerez-vous à cette noble tâche qui consiste à ré-établir le royaume du Christ dans l’éducation de nos jeunes ?

Mgr Nicholas Chia,

archevêque de Singapour

(1)Dans le système anglo-saxon traditionnel, les quatre premières années considérées comme étant l’école secondaire sont sanctionnées par un diplôme qui correspond à peu près au BEPC du système français. C’est le niveau O. Le niveau A correspond généralement à deux années, qualifiées de pré-universitaires, sanctionnées elles aussi par un diplôme de fin d’études.