Eglises d'Asie

Timor occidental : les organisateurs d’un synode protestant invitent un évêque catholique à leur parler de son expérience en matière de pastorale familiale

Publié le 18/03/2010




Au Timor occidental, le pasteur Eben Nuban Timo, vice-président du Synode de l’Eglise évangélique timoraise (GMIT selon son acronyme indonésien), a expliqué le 6 novembre dernier que lui et ses collègues avaient invité Mgr Anton Pain Ratu, évêque du diocèse catholique d’Atambua, à prendre la parole au cours de leur synode afin de voir ensemble comment organiser une pastorale conjointe au service des familles chrétiennes. “Nous avons déjà célébré Noël, prié ensemble et fait des échanges de prédicateurs. Mais ce n’est pas assez. Nous avons donc invité l’évêque catholique pour voir comment encore mieux progresser a expliqué le pasteur protestant.

Le révérend Timo a ajouté que cette invitation correspondait au programme du synode de son Eglise pour les années 2004-2007 : bâtir la paix avec tous les autres croyants, peuples ou ethnies. “Donc, cette année nous voudrions mettre l’accent sur l’ocuménisme et spécialement, avec nos frères et sours de l’Eglise catholique”. Il a également tenu à dire la bonne impression qu’avait faite Mgr Ratu sur les membres du GMIT : “Amical et affable, il veut que les protestants, la communauté de la GMIT comprise, deviennent ses amis.”

Placés sur le territoire du diocèse d’Atambua, les catholiques représentent 94 % de la population des deux districts frontaliers avec le Timor-Oriental, mais, pour l’ensemble de la province du Timor occidental, les protestants sont majoritaires, la GMIT ayant sa base à Kupang, la principale ville de la province.

Le pasteur Timo a confié que la GMIT avait aussi été impressionnée par les initiatives prises par l’évêque pour instaurer l’ocuménisme dans son diocèse, telles que ses entretiens ou ses visites aux communautés protestantes et l’organisation de plusieurs prières ocuméniques. Il a aussi cité le travail de Mgr Ratu avec les responsables et les fidèles des autres Eglises pour les encourager tous à s’investir dans les opérations de reboisement (1).

La GMIT a fait du mois d’octobre le “Mois de la famille”. “Nous avons été surpris de tout ce que l’évêque a fait pour les catholiques et nous avons vu que cela correspondait à notre propre effort pastoral mais, bien sûr, avec quelque différence d’approche et de tradition a encore déclaré le Rd Timo, ajoutant qu’en travaillant ensemble les deux Eglises pourraient ainsi se compléter et se corriger l’une l’autre.

Quant à Mgr Ratu, il a expliqué que cela avait été une première pour lui que sa participation à une rencontre synodale de l’Eglise protestante. Sa causerie a porté, a-t-il dit, sur les relations matrimoniales aujourd’hui, du point de vue culturel tout d’abord, puis sur les aspects pastoraux ensuite : “J’ai choisi cet angle d’approche parce que les intervenants protestants qui m’avaient précédé avaient, à mon sens, trop parlé en théologiens ou en biblistes et de façon trop abstraite pour se faire comprendre de l’ensemble des participants.” Pour lui, encore a-t-il dit, une telle rencontre était une bonne occasion de nouer des relations et des liens d’amitié entre les deux Eglises.

Selon le révérend Timo, après l’intervention de Mgr Ratu, la GMIT avait décidé de travailler avec l’Eglise catholique au service des familles chrétiennes : “Nous voudrions faire partager aux chrétiens et aux non-chrétiens les idées de Mgr Ratu sur les problèmes de l’environnement pour que tous, unis sur des bases communes concrètes, nous puissions travailler ensemble à garder cette nature créée par Dieu comme notre bien commun.” Le responsable du synode a aussi souligné que Mgr Ratu avait convaincu les pasteurs de la GMIT de la nécessité d’aider les fonctionnaires du gouvernement qui sont chrétiens, sur les questions morales en particulier, en n’hésitant pas à leur parler ouvertement de certaines pratiques contraires à la morale. “En tant que responsables ecclésiastiques, nous n’avons pas à cacher une certaine décadence chez les fonctionnaires, même s’ils sont membres de nos communautés a-t-il encore déclaré.