Eglises d'Asie – Corée du sud
A un moment où l’opinion publique se montre profondément divisée sur différents sujets d’actualité, l’Eglise rappelle la nécessité pour chacun de respecter son adversaire
Publié le 18/03/2010
Mgr Choi souligne que, ces derniers temps, la société sud-coréenne connaît un certain nombre de débats passionnés. Il cite à cet égard les batailles politiques menées, il y a quelques mois, autour de la procédure avortée d’empêchement engagée contre le président de la République Roh Moo-hyun, ou bien encore les débats en cours au sujet de la révision de la Loi sur l’éducation ou de l’abolition de la Loi sur la sécurité nationale.
En mars dernier, des associations issues de la société civile ainsi que l’Eglise catholique avaient dénoncé la tentative d’empêchement du président comme un coup bas fait à la démocratie sud-coréenne (1). En octobre, les évêques avaient appelé les catholiques à s’opposer au gouvernement sur la révision de la Loi sur l’éducation, estimant que les changements envisagés étaient contraires au maintien de la spécificité de l’enseignement privé dans le pays (2). Quant à l’abolition de la Loi sur la sécurité nationale, le pays a été témoin, le 6 décembre dernier, des vifs échanges qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale où des députés en sont venus aux mains, lors d’un débat à la Commission des lois. Et, si de nombreux catholiques, dont des prêtres, se trouvent parmi les opposants à cette loi vieille de 56 ans et jugée liberticide par certains, les responsables de l’Eglise catholique paraissent divisés sur l’opportunité de cette révision. Lors de l’assemblée plénière de la Conférence épiscopale, en octobre dernier, le Comité ‘Justice et paix’ a en effet proposé un projet de communiqué à ce sujet, qui a été rejeté par la Commission pour les Affaires sociales (3).
Dans son message du 5 décembre, Mgr Choi, considérant toutes les activités et mesures contraires à la vie, telles que l’avortement et la peine de mort, a souligné que la défense des droits de l’homme était un tout (4). Au-delà de ces débats de société, Mgr Choi a souligné que ceux qui étaient laissés de côté, les marginalisés et les personnes isolées, devaient être l’objet de l’attention du reste de la société. A cet égard, il a cité les pauvres, les sans-abri, les handicapés, les prisonniers, les immigrés, les prostituées ou bien encore les travailleurs temporaires. « Ce que nous devons garder à l’esprit, c’est le fait que les questions ou les débats relatifs aux droits fondamentaux de ces personnes sont un baromètre de l’état de maturité de notre société a écrit l’évêque d’Inchon. Citant Gaudium et Spes, document pastoral publié à l’issue du Concile Vatican II, il a ajouté : « Chaque groupe doit tenir compte des besoins et des aspirations légitimes de tous les autres groupes, et plus encore de tout le genre humain, pris dans son ensemble. »