Eglises d'Asie

Chhattisgarh : pour la seconde fois en l’espace de deux mois, l’église d’une paroisse catholique aborigène a été attaquée, sans doute par des rebelles naxalites

Publié le 18/03/2010




Dans la soirée du 5 décembre dernier, l’église Mary Matha, située dans le village de Pusnar, dans l’Etat de Chhattisgarh, a été attaquée et incendiée. C’est la seconde fois en deux mois que cette église est la cible d’une action malveillante. En octobre dernier, elle avait en effet été “visitée” par un groupe d’hommes qui en étaient ressortis en emportant des objets du culte. Mary Matha est l’église paroissiale d’un village d’aborigènes…

… et fait partie du diocèse de Jagdalpur.

Selon le témoignage de l’évêque de Jagdalpur, Mgr Simon Stock Palathra, qui s’est rendu sur les lieux, l’attaque a eu lieu “vers 21 heures lorsqu’une vingtaine d’individus se sont introduits dans l’église après avoir enfoncé la porte. Ils ont éparpillé de la paille et ont mis le feu avant de s’enfuir”. L’incendie n’a pas fait de blessés, mais a détruit tout l’intérieur de l’église. Toujours selon l’évêque, ce sont les Naxalites qui sont les responsables de l’attaque. “Le motif de l’attaque est très simple. Les Naxalites ne veulent pas que les aborigènes se convertissent au catholicisme ou à l’hindouisme. Ils veulent qu’ils conservent intacts leurs traditions et leur culture car cela leur permet de continuer à les dominer a-t-il déclaré.

Appartenant à un mouvement révolutionnaire d’extrême gauche, les Naxalites sont relativement bien implantés dans l’Etat de Chhattisgarh. Selon Mgr Palathra, “la police les suspecte d’être les auteurs de l’action menée contre l’église Mary Matha mais elle n’ose pas les poursuivre dans les régions isolées où ils se cachent. Si des mesures préventives avaient été prises à la suite de l’attaque d’octobre dernier, “le second incident ne serait pas arrivé a-t-il déploré.

Le diocèse de Jagdalpur compte 66 prêtres et 6 500 fidèles, pour une population totale de 2,6 millions de personnes, très majoritairement aborigènes. Sur le territoire du diocèse, on compte également environ 20 000 méthodistes et protestants d’autres dénominations (pentecôtistes et évangélistes).