Eglises d'Asie – Timor Oriental
Le ministère de l’Education supprime les cours obligatoires de religion et les rend facultatifs
Publié le 18/03/2010
La hiérarchie de l’Eglise catholique locale n’a pas officiellement réagi à la nouvelle. Dans un pays où près de 98 % des 900 000 habitants se disent catholiques, l’annonce a toutefois suscité des réactions. Pour Francisco Jeronimo Martins, membre du Parlement et professeur de religion, la décision gouvernementale ne peut que provoquer un choc au sein de l’Eglise. « Il faut saisir cette occasion pour renforcer et améliorer la qualité des cours de religion en particulier et la pastorale dans son ensemble dans tout le pays a-t-il affirmé, estimant que la nouvelle ne devait pas être comprise comme une tentative menée par les autorités de marginaliser l’Eglise. « Nous sommes mis au défi de devenir plus matures dans notre propre foi a-t-il ajouté.
Pour Sour Guilhermina Marcal, consultante auprès du ministère de l’Education, le choix du gouvernement ne se justifie pas. « Le pouvoir a la responsabilité de protéger et de favoriser le développement de toutes les religions dans le pays. L’enseignement des religions est une manière de le faire. Pourquoi alors le supprimer ? s’est-elle interrogée, s’inquiétant notamment pour les religions qui n’ont pas, contrairement à l’Eglise catholique locale, d’infrastructures établies. « Le gouvernement va-t-il les laisser disparaître et mourir ? a-t-elle demandé.
Pour Sour Aurora M.L. Verdial Pires, consultante elle aussi auprès du ministère de l’Education, le fait que les cours de religion soient rendus facultatifs représente à la fois « un grand défi » et « une belle opportunité » pour l’Eglise catholique. L’Eglise va en effet, a-t-elle expliqué, être obligée de repenser l’enseignement religieux. Elle va devoir notamment se pencher de plus près sur le recrutement de professeurs de religion et choisir pour cela des laïcs bien formés. De plus, si la religion n’est plus enseignée dans les écoles, a-t-elle ajouté, il faut s’interroger sur les moyens que l’Eglise est prête ou non à consacrer à cet enseignement. « De combien de professeurs de religion dispose-t-on dans les deux diocèses [de Dili et Baucau] ? L’Eglise les rémunère-t-elle correctement ? » Telles sont les questions à se poser désormais, a conclu la religieuse canossienne.