Eglises d'Asie

Pour les responsables de la petite communauté catholique de Mongolie, la cathédrale d’Oulan-Bator doit être un lieu où les fidèles se sentent chez eux

Publié le 18/03/2010




A Oulan-Bator, en Mongolie, la cathédrale Saint Pierre-Saint Paul (1) peut facilement accueillir deux fois la totalité de la communauté catholique locale et, cependant, ce dimanche 28 novembre 2004, il a fallu apporter des chaises supplémentaires. Les bancs étaient tous pleins et les gens, catholiques ou non, continuaient à arriver des trois paroisses d’Oulan-Bator pour accueillir Mgr Emil Paul Tscherrig, le nouveau nonce apostolique accrédité auprès des autorités mongoles (2).

La cathédrale, consacrée par le cardinal Crescenzio Sepe, préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples en août 2003, fait impression, même si son aspect extérieur ne laisse pas immédiatement deviner sa qualité d’église catholique. La législation en vigueur, en effet, n’autorise pas les croix visibles de l’extérieur, à l’exception d’une église orthodoxe russe voisine, autorisée à arborer une croix orthodoxe. Toujours est-il que la cathédrale catholique comporte quatre ailes disposées en croix à partir de son centre, lequel a la forme d’une « ger », la traditionnelle tente ronde des Mongols. L’édifice se présente comme une des plus grandes et imposantes structures de la capitale.

« Je dis toujours aux ‘touristes’ locaux qu’ils sont les bienvenus dans l’église au moment de la messe, explique le P. Mondomobe. Ils comprennent ainsi immédiatement qu’il s’agit d’un lieu de prière. Intrigués par le bâtiment, ils sont des dizaines à venir ainsi à l’intérieur de la cathédrale chaque semaine. » Mgr Wenceslao Padilla, préfet apostolique d’Oulan-Bator (3), qui, aidé d’un architecte serbe, Predak Stupar, a conçu le plan d’ensemble, estime que, pour un tel édifice, l’impression première est importante. « Un bâtiment, s’il est beau, doit aider les gens à croire, dit-il. Une église doit être un lieu où les gens se sentent bien, à l’aise et en sécurité, un lieu qu’ils puissent s’approprier. »

La construction de la cathédrale est pratiquement achevée. Il y manque le crucifix sur le toit, les décorations intérieures et les vitraux. Une peinture représentant la Vierge Marie a été commandée à Enkhutuvshin, un artiste peintre et sculpteur mongol de 38 ans, baptisé à Oulan-Bator en 1994 (4). L’ensemble sera achevé, y compris la réparation des fuites du toit, quand les finances le permettront.

A ceux qui se demandent si un aussi grand et aussi coûteux bâtiment était nécessaire pour une communauté de 216 catholiques, l’évêque répond que les locaux sont déjà trop exigus : « Ils nous faut des locaux pour travailler. Ils ne sont pas encore terminés que déjà nous les utilisons au maximum. » La cathédrale St Pierre-St Paul abrite les bureaux paroissiaux, un dispensaire, une librairie, des salles de cours d’anglais, un auditorium et un centre de recherche sur les langues altaïques, parlées par les Mongols. Un jardin d’enfants est même prévu pour l’an prochain.

Selon Mgr Tscherrig, la foule venue l’accueillir prouve à l’évidence que l’Eglise locale a pris racine depuis le jour où le P. Padilla est arrivé, en 1992. Lors de ses entretiens avec le président mongol Natsagii Bagabandi et des personnalités du gouvernement, le nonce a eu la confirmation que la mission catholique en Mongolie était bien perçue. En recevant les lettres de créance du nonce apostolique, le président a, en effet, exprimé la gratitude du peuple de Mongolie à l’égard de l’Eglise catholique pour tout ce qu’elle a fait en matière d’éducation et d’action sociale, en particulier durant les terribles hivers 2002 et 2003.