Eglises d'Asie – Indonésie
Aceh : porté un temps disparu, l’unique prêtre catholique de la province a survécu au tsunami et se consacre à l’aide aux rescapés
Publié le 18/03/2010
Le P. Antonio Muru, supérieur de la province franciscaine d’Indonésie, a pu s’entretenir avec le P. Severi et a rapporté le récit suivant : après le tremblement de terre et avant que le tsunami ne frappe Meulaboh, le P. Severi s’apprêtait à célébrer la messe du dimanche dans la chapelle lorsqu’il a entendu le bruit de l’eau arriver ; le prêtre a alors eu le temps, en compagnie d’un certain nombre d’autres personnes, de se réfugier au second étage d’un bâtiment voisin. Après le retrait de la mer, le P. Severi et d’autres rescapés sont partis se mettre à l’abri dans un autre lieu. « Les jours suivants ont été consacrés à l’aide aux victimes raconte le P. Muru. Cependant, des habitants de Meulaboh ne connaissant pas le P. Severi se sont étonnés de la présence parmi eux d’un Occidental et, sachant que la présence des étrangers à Aceh n’est pas autorisée par les autorités indonésiennes, ils l’ont remis entre les mains de la police. Celle-ci a alors organisé son transfert à l’aéroport de Banda Aceh où il a été embarqué pour un vol pour Polonia, l’aéroport de Medan. « Après que les autorités eurent vérifié son statut, le P. Severi a reçu l’autorisation de repartir pour Banda Aceh rapporte encore le P. Muru. Avant de retourner dans sa paroisse de Banda Aceh, le missionnaire italien a eu le temps de téléphoner à Mgr Sinaga qui a accouru à l’aéroport de Polonia pour prendre de ses nouvelles.
Le lendemain, 1er janvier, le P. Severi était à pied d’ouvre pour commencer à aider ceux de ses paroissiens qui ont survécu, ainsi que d’autres habitants de Banda Aceh. Ce même jour, il a accueilli le nonce apostolique en Indonésie, Mgr Sinaga et le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, en Autriche, venus sur place s’enquérir des besoins des rescapés.
Dans les jours qui ont suivi, l’aide internationale s’est peu à peu mise en place, de nombreux pays envoyant des détachements militaires pour aider à la logistique. De son côté, l’armée indonésienne a renforcé le contingent de 35 à 40 000 hommes déployés sur place avant le 26 décembre pour lutter contre la rébellion séparatiste du GAM (Mouvement pour Aceh libre). Le 12 janvier, le vice-président Yusuf Kalla a déclaré que les soldats étrangers devraient avoir quitté la province le 26 mars prochain, « le plus tôt [étant] le mieux L’armée indonésienne souhaite manifestement garder la haute main sur Aceh et mener comme elle le souhaite ses opérations contre la guérilla séparatiste. Le personnel humanitaire et les journalistes étrangers devront, quant à eux, obtenir une autorisation pour sortir des deux grandes villes de la province, Banda-Aceh et Meulaboh.