Eglises d'Asie – Divers Horizons
Après le tsunami du 26 décembre 2004, les fonds collectés par le réseau Caritas s’élèvent à 70 millions de dollars
Publié le 18/03/2010
A l’image d’un certain nombre d’autres organisations d’aide d’urgence ou de développement, Caritas Asia n’a pas encore distribué la totalité des fonds reçus. A la mi-janvier, le Sri Lanka avait reçu 7,1 millions de dollars, l’Inde 4,2 millions, l’Indonésie 6 millions et la Thaïlande 0,32 millions. Les 52,2 millions restant n’avaient pas encore reçu d’affectation. Après s’être rendu à Medan, en Indonésie, au début du mois de janvier, Mgr Thienchai a déclaré que la grande générosité manifestée était bienvenue et que le défi était de diriger l’aide vers ceux qui en avaient le plus besoin. Il a ajouté que l’aide du réseau Caritas ne devait pas masquer la mobilisation des Eglises locales sur le terrain et il a cité à cet égard les paroisses catholiques de Medan qui ont ouvert leurs portes pour aider à loger des milliers d’Acehnais, réfugiés dans le chef-lieu de la province de Sumatra-Nord. Selon les dernières estimations, le tremblement de terre et le tsunami du 26 décembre ont fait plus de 285 000 morts dans la région.
A propos de la distribution des aides financières, Mgr Thienchai a exprimé l’espoir que les fonds aillent directement au financement des aides d’urgence, à court terme, et aux mesures de reconstruction et de développement, à moyen terme, de façon à minimiser au maximum les frais de fonctionnement, tels les dépenses administratives, les billets d’avion et autres frais de mission. Au sujet de la “traçabilité” des fonds et de leur usage, l’évêque a estimé que les attentes des donateurs étaient justifiées, mais ne devaient pas se transformer en une obligation d’“ingérence” dans le travail de ceux qui sont sur le terrain.
Localement, les différents membres du réseau Caritas travaillent ensemble. Ainsi, pour Aceh, en Indonésie, l’archidiocèse de Medan, dont le territoire couvre la province d’Aceh, assure l’organisation de la distribution des secours apportés par le réseau Caritas, sa branche américaine, le Catholic Relief Servi-ce (CRS), facilitant les contacts avec les différents membres du réseau. Le diocèse voisin de Sibolga, à Sumatra-Nord, fait de même pour Nias, île située au sud-ouest d’Aceh qui a été très durement touchée par le cataclysme du 26 décembre. En Inde, Caritas India, assisté du CRS, s’est donné pour objectif de venir en aide à 30 000 familles dans les Etats du Tamil Nadu, de Pondichéry, d’Andra Pradesh et du Kerala, sans oublier les îles Andaman et Nicobar. En Thaïlande, la Caritas locale, connue sous le nom de COERR (Catholic Office for Emergency Relief and Refugees), placée sous la responsabilité des évêques, met en place une aide à moyen terme, axant son action sur la reconstruction et l’aide psychologique auprès des rescapés. Au Sri Lanka enfin, Caritas Sri Lanka, connue sous le nom de SEDEC (Social and Economic Development Centre), travaille en coordination avec le Secours catholique (Caritas France) pour organiser l’aide des membres du réseau dans trois régions : Colombo et Galle (sud et sud-ouest du pays), Jaffna et Vanni (nord), Batticaloa et Trincomalee (est).
Parallèlement à l’organisation des secours sur place, les différentes Eglises catholiques en Asie ont poursuivi leur effort de mobilisation. A Hongkong, le 12 janvier dernier, Mgr Joseph Zen, évêque de Hongkong, a demandé que la collecte spéciale pour les victimes du tsunami soit prolongée jusqu’au 8 février prochain ; il a également appelé les catholiques à continuer de prier pour les victimes durant le Carême. Cette année, le mercredi des Cendres, début du Carême, sera le 9 février, qui est aussi le jour du nouvel an chinois. A Singapour, à l’appel de Mgr Nicholas Chia, archevêque de Singapour, les trente paroisses du diocèse ont célébré la messe à la même heure le 14 janvier ; en signe de communion et de solidarité avec les victimes du tsunami, le produit des quêtes a été remis au réseau Caritas. Aux Philippines, le dimanche 9 janvier a été un jour de prière pour toutes les personnes affectées par la tragédie. Les responsables de l’Eglise catholique ont été surpris des montants collectés lors de la seconde quête. Selon l’usage, le produit de la première quête est conservé par la paroisse et celui de la seconde va aux différentes causes choisies par les responsables de l’Eglise. Cette fois-ci, la seconde quête, pour les rescapés du tsunami, a été tout à fait “inhabituelle” par son montant, a ainsi témoigné l’économe d’un diocèse.