Eglises d'Asie – Indonésie
En fonction des diocèses, les Sino-Indonésiens ont célébré le Mercredi des cendres soit le 9 février, jour du Nouvel An chinois, soit un peu plus tard dans la semaine
Publié le 18/03/2010
A Bornéo, dans le diocèse de Pontianak, Mgr Hieronymus Bumbun a précisé qu’il avait laissé aux catholiques le choix de célébrer le Mercredi des cendres le 11 février. “Nous avons célébré la messe pour Imlek (le nom indonésien pour désigner le Nouvel An chinois) le 8 février et nous avons invité les Sino-Indonésiens à fêter le Nouvel An le 9 février en famille et entre amis a-t-il déclaré, ajoutant que ceux des catholiques d’origine chinoise qui souhaitaient jeûner le mercredi étaient bien entendu incités à le faire. Sur un ensemble de 230 000 catholiques, le diocèse de Pontianak compte environ 15 % de Sino-Indonésiens.
A Célèbes, le diocèse de Makassar a adopté une attitude semblable à celle du diocèse de Pontianak. Une lettre circulaire de dispense de jeûne pour le Mercredi des cendres avait été distribuée dès le 20 janvier dernier. Selon le P. Paulus Galle, secrétaire de l’archevêque, le sens donné à cette lettre était de ne diminuer ni la signification du Mercredi des cendres, ni celle . A Djakarta, où vit un nombre important d’Indonésiens d’origine chinoise, le cardinal-archevêque, Mgr Julius Darmaatmadja, avait fait de même : les catholiques fêtant Imlek étaient invités à jeûner soit la veille, soit le lendemain du mercredi 9 février.
Dans le diocèse de Bandung, toutefois, Mgr Alexander Djajasiswaja avait adopté une position légèrement différente. “Concernant la coïncidence du Mercredi des cendres et le 9 février, prenez note : lorsque la célébration peut être organisée dans la soirée ou la nuit du 8 février, les fidèles peuvent jeûner et faire abstinence le Mercredi des cendres pouvait-on lire dans la Lettre pastorale publiée pour le Carême.
Sous le régime de l’Ordre nouveau de l’ancien président Suharto, la communauté chinoise d’Indonésie avait dû faire profil bas, toutes les manifestations publiques de la culture chinoise ayant été interdites. Les Sino-Indonésiens étaient soupçonnés de soutenir l’idéologie communiste de la Chine populaire. Ce n’est qu’en 2000, deux ans après la démission de Suharto, que le Nouvel An chinois a pu être à nouveau fêté. En janvier 2000, en effet, le président Abdurrahman Wahid a aboli le décret n° 14 de 1967, qui, deux ans après le coup d’Etat manqué attribué au Parti communiste indonésien et à la Chine populaire, avait interdit l’expression des pratiques religieuses et culturelles liées à la tradition chinoise. Imlek est devenu un jour chômé dans tout le pays en 2003 (1).