Eglises d'Asie

La Conférence épiscopale précise la position de l’Eglise à l’occasion de la célébration de Seol, le Nouvel An lunaire, qui coïncide cette année avec le Mercredi des cendres

Publié le 18/03/2010




En prévision de Seol, le Nouvel An lunaire en Corée, qui coïncide cette année avec le Mercredi des cendres, le 9 février, et afin de prévenir toute confusion, le Comité pour la liturgie de la Conférence épiscopale de Corée a adressé une lettre à tous les diocèses, détaillant les pratiques appropriées. La lettre, datée du 15 janvier et rédigée par Mgr Vincent Ri Pyung-ho, président du Comité, donne à lire que “bien qu’il soit vrai que Seol (Nouvel An lunaire) est la fête la plus importante pour nous Coréens, la signification du Mercredi des cendres dans le cycle liturgique de l’Eglise ne devrait pas être réduite ou omise”.

Traditionnellement, au matin du jour de Seol, les Coréens pratiquent chez eux un rituel en l’honneur des ancêtres. Les catholiques coréens, en outre, célèbrent habituellement une messe pour les ancêtres le même jour. La lettre du comité épiscopal précise que cette messe ne peut remplacer celle du Mercredi des cendres, mais que les catholiques sont autorisés à “se remémorer” leurs ancêtres lors de la messe du Mercredi des cendres. La lettre dit aussi que, cette année, du fait de la coïncidence des deux événements, la pratique de l’imposition des cendres est facultative, et elle indique que les évêques peuvent dispenser les catholiques du jeûne et de l’abstinence prescrits le Mercredi des cendres, premier jour du Carême.

Selon le P. John Kim Jong-su, secrétaire du Comité pour la liturgie, ces directives sont destinées à aider les catholiques coréens à respecter, sans risque de confusion, à la fois leurs traditions culturelles et leur appartenance à la religion chrétienne. Il a rappelé que, s’agissant de la dispense de jeûne et d’abstinence, chaque diocèse pouvait prendre les dispositions souhaitées, l’évêque étant souverain en la matière. Toutefois, “dans la mesure où Seol [était] la grande fête nationale il a ajouté que, partout dans le pays, la messe du Mercredi des cendres ne pouvait pas être remplacée par une messe pour les ancêtres, sauf à risquer une confusion dans l’esprit des gens entre les domaines culturels et religieux.

Concernant l’imposition des cendres, le P. Kim a rappelé qu’elle ne devait pas obligatoirement avoir lieu le Mercredi des cendres et qu’elle pouvait intervenir en dehors de la messe. Il a expliqué que dans la mesure où Seol était le premier jour de la nouvelle année, certains pourraient penser qu’il est inapproprié d’imposer les cendres ce jour-là. Parallèlement, les gens pouvant être amenés à réfléchir sur l’année écoulée à l’occasion de Seol, imposer les cendres ce même jour n’est pas forcément en opposition avec la tradition culturelle, a-t-il ajouté.

Dans les différents diocèses du pays, la lettre du comité épiscopal a été diffusée auprès des prêtres et parfois des fidèles, par le biais des bulletins diocésains. En règle générale, les fidèles ont pu recevoir les cendres le mercredi 9 février, mais des messes ont été organisées le vendredi 11 février pour ceux qui n’auraient pas pu ou voulu les recevoir le jour où Seol a été fêté. Dans le diocèse d’Inchon, par exemple, Mgr Boniface Choi Ki-san, avait envoyé, dès le 5 janvier, une lettre à ses prêtres pour que les fidèles soient informés de la possibilité de différer les obligations du Mercredi des cendres au vendredi.