Eglises d'Asie – Japon
Pour la première fois, le nombre des catholiques dépasse le million
Publié le 18/03/2010
Selon les données de la Commission épiscopale, le nombre des catholiques japonais est resté substantiellement inchangé entre 1999 et 2003, tandis que le nombre des catholiques étrangers a augmenté de plus de 100 000 personnes. En 1999, la part des Japonais et celle des étrangers dans la population catholique étaient sensiblement égales.
Le livret de la Commission donne des précisions sur le mode de calcul du nombre des catholiques au Japon. Pour les catholiques japonais, les données sont celles des registres paroissiaux et peuvent être considérées comme exactes. Pour les catholiques étrangers, les données sont moins précises. En effet, le chiffre des catholiques étrangers est une simple estimation, extrapolée à partir de chiffres du ministère de la Justice. Les statistiques du ministère donnent le nombre des étrangers enregistrés dans chaque région du pays ainsi que leur nationalité. Sur cette base, la Commission a déduit le nombre des catholiques à partir du pourcentage de la population catholique dans chacun des pays répertoriés. Ces données sont donc une projection et comportent une marge d’erreur, difficile à apprécier. Au Japon, certains observateurs estiment que les catholiques étrangers sont plus nombreux que les 565 712 annoncés, car ce chiffre ne prend pas en compte le nombre des sans-papiers. D’autres mettent en avant le fait que la méthode de décompte des catholiques étrangers pèche par son caractère approximatif.
Toujours est-il que, selon la Commission épiscopale, c’est le diocèse de Yokohama qui compte le plus de catholiques étrangers : 120 000, suivi par celui de Nagoya : 110 000. Les deux diocèses où le ratio catholiques étrangers/catholiques japonais est le plus élevé sont Saitama et Nagoya (81 % dans les deux diocèses), suivis de Yokohama et Kyôtô (69 % d’étrangers dans la population catholique totale).
Dans le diocèse de Saitama, le P. Tsuchiya Kazuhiko est responsable de trois paroisses : Tochigi, Môka et Oyama, où les étrangers sont nombreux. Depuis quatre ans, explique-t-il, les Brésiliens, les Péruviens et les Philippins se sont impliqués dans la vie de la paroisse d’Oyama. Certains sont entrés au conseil paroissial. Dans un souci d’accueil des communautés étrangères, les lectures et des prières dont la prière universelle à la messe sont désormais faites en trois langues : japonais, espagnol et anglais. “On peut entendre certains exprimer une nostalgie du temps où la messe était complètement en japonais, mais ces récriminations sont compensées par la richesse des idées au sein d’une communauté mélangée écrit le P. Tsuchiya dans le livret de la Commission épiscopale.
Le prêtre explique que, d’après son expérience, les catholiques japonais et les catholiques étrangers ne participent pas de la même manière à la vie de l’Eglise. “Les Japonais sont lents à se décider à participer au conseil paroissial et servir est considéré par eux avant tout comme un devoir alors que les paroissiens étrangers sont prodigues de leur temps et de leur peine, même en cas d’imprévus. Les catholiques étrangers sont heureux de manifester leur foi et, pour eux, la joie les motive davantage que la perspective d’un devoir à accomplir, ajoute encore le P. Tsuchiya.
D’après le livret de la Commission, au sein de la communauté catholique étrangère, les Brésiliens viennent en tête (avec 235 000 fidèles). Ils sont suivis par les Philippins (152 000 fidèles), les Coréens (55 600 fidèles), les Péruviens (47 500 fidèles) et enfin les Américains (11 000 fidèles). Le plus souvent, les catholiques brésiliens et péruviens sont des descendants de Japonais émigrés en Amérique du Sud au siècle dernier.