Bengale occidental : pour avoir procédé sans raison valable à l’arrestation d’un missionnaire italien, deux officiers de police ont été mutés

Cette mesure sanctionne une action punitive engagée sur de fausses accusations par les deux fonctionnaires de police contre un missionnaire italien, le P. Luciano Colussi, résidant à l’évêché. Après deux heures d’interrogatoires pénibles au commissariat de police de Katwali, le missionnaire qui est aussi vicaire général du diocèse de Krishnagar avait été relâché grâce à l’intervention d’un député du lieu, Shibdas Mukherjee, et de quelques personnalités chrétiennes. L’incident avait profondément choqué la population chrétienne et une manifestation de trois cents personnes, en majorité des femmes, s’était réunie devant la résidence du superintendant de police pour lui soumettre un mémorandum exigeant la libération du P. Colussi. Cependant, le superintendant ordonnait aux forces de l’ordre de charger à la matraque les hommes, femmes et enfants participant à la manifestation. En outre, douze d’entre eux furent arrêtés. Le 2 mars, le Conseil chrétien du Bengale organisait à nouveau à Calcutta une protestation contre les brutalités subies par la communauté chrétienne de Krishnagar. Un mémorandum était aussi envoyé au gouverneur du Bengale occidental, à son ministre-président, au responsable de la Commission des droits de l’homme ainsi qu’à celui de la Commission des minorités, réclamant que justice soit faite à propos des brutalités contre les chrétiens et de l’arrestation du vieux missionnaire. Toutes ces protestations ont abouti au déplacement vers Calcutta des deux policiers en question.

Le Conseil chrétien du Bengale a joué un rôle non négligeable en cette affaire. C’est lui qui, le 17 février, alors qu’il tenait une réunion de district, a reçu l’information selon laquelle, les deux policiers responsables de l’arrestation du missionnaire étaient sanctionnés. Commentant cette nouvelle devant une centaine de délégués, représentant huit paroisses catholiques et d’autres dénominations chrétiennes, le responsable local, Agapit Mondol, avait déclaré : “Nous avons besoin d’organisations comme le Conseil chrétien de Bengale pour que les droits des minorités soient respectés. Sans unité, la communauté chrétienne ne pourrait survivre.” D’autres intervenants ont ajouté que cette nécessité était ressentie d’autant plus en cette période où les attaques des fondamentalistes hindous se multiplient.