Eglises d'Asie – Divers Horizons
Des catholiques japonais viennent en Corée du Sud étudier le fonctionnement des “petites communautés chrétiennes structures de base mises en place pour l’évangélisation
Publié le 18/03/2010
Décrivant la situation de son archidiocèse, à Nagasaki, Mgr Takami n’a pas caché que le nombre des catholiques décroît, les familles ayant de moins en moins d’enfants. “De plus, les enfants lisent rarement la Bible, même s’ils restent fidèles à la prière, a ajouté l’évêque. Par ce voyage d’études, je voudrais que les responsables de la pastorale au Japon fassent l’expérience de ce qu’est la vie des ‘petites communautés chrétiennes’. Je voudrais également comprendre ce que font ces communautés chrétiennes et comment elles s’insèrent dans la vie des paroisses.”
La délégation japonaise, qui comprenait une majorité de catholiques de Nagasaki et quelques délégués des diocèses de Sapporo et de Tôkyô, a rendu visite à deux paroisses, l’une dans le diocèse d’Uijeongbu, à l’est de Séoul, et l’autre dans le diocèse de Suwon, au sud de la capitale sud-coréenne. Les délégués japonais ont pris part aux réunions de différentes ‘petites communautés chrétiennes’ de ces deux paroisses, avant d’assister, à la cathédrale de Séoul, à un cours de formation pour responsables de ces communautés. Enfin, ils ont eu des entretiens avec les membres du Bureau de la pastorale de l’archidiocèse de Séoul.
Aux délégués japonais, Mary Kim Wook-ran, membre d’une ‘petite communauté chrétienne’ à la paroisse d’Anjung, dans le diocèse de Suwaon, a dit que le succès de cette initiative pastorale dépendait en grande partie de la formation donnée aux responsables de communautés. Les communautés fonctionnant sur le principe d’un groupe de partage, de discussion, de réflexion et de méditation, le succès et la pérennité de telle ou telle communauté dépendent en partie des qualités humaines et spirituelles du responsable. Le P. Peter Lee Hyong-dong, curé de la paroisse d’Anjung, a notamment témoigné du fait que, dans la phase initiale de son développement, le mouvement des ‘petites communautés chrétiennes’ a tâtonné et les leçons tirées des erreurs qui ont été faites au départ peuvent être utiles aux catholiques japonais.
Introduites il y a treize ans en Corée du Sud, les ‘petites communautés chrétiennes’ sont désormais présentes dans tous les diocèses du pays et figurent sur le plan d’action pastorale de l’épiscopat. Dans une paroisse donnée, plusieurs, voire de nombreuses ‘petites communautés chrétiennes’ peuvent exister. Elles réunissent des familles, des couples et des célibataires, et visent à ce que chacun puisse réfléchir à sa propre vie et à la vie de la communauté à la lumière de l’Evangile, pour ensuite prier et décider de mener des actions en conformité aux valeurs évangéliques.
Dans le diocèse de Nagasaki, l’intérêt pour cette initiative pastorale a été suscité par une visite au Japon du cardinal Stephen Kim Sou-hwan, alors archevêque de Séoul. En 1999, le cardinal a présenté le concept des ‘petites communautés chrétiennes’ lors d’un rassemblement de prêtres. Depuis, Nagano Hiroki, secrétaire du Comité pour l’apostolat des laïcs du diocèse de Nagasaki, s’est rendu une dizaine de fois en Corée du Sud. “Pour avoir assisté à de nombreuses réunions de ‘petites communautés chrétiennes’, je peux dire que je suis toujours aussi surpris par la franchise et la simplicité avec lesquelles les partages se font a-t-il témoigné lors de ce récent déplacement en Corée du Sud. Il a ajouté que, pour l’heure, les ‘petites communautés chrétiennes’ n’existaient pas au Japon. Selon lui, il devrait être possible de lancer cette initiative dans le diocèse de Nagasaki car l’Eglise locale a déjà eu, par le passé, l’expérience de l’organisation de la communauté chrétienne. Nagano Hiroki faisait allusion aux “chrétiens cachés”, qui ont préservé la foi chrétienne durant deux cents ans en dépit de la persécution qui s’était abattue sur la religion chrétienne au début du XVIIe siècle.