Eglises d'Asie

Les évêques catholiques approuvent, sous réserve, la nouvelle traduction de la Bible

Publié le 18/03/2010




Lors de leur dernière assemblée plénière, organisée du 7 au 10 mars dernier, les évêques catholiques sud-coréens ont approuvé une nouvelle traduction de la Bible. Avant de donner leur imprimatur, ils ont toutefois demandé certaines mises au point. Selon plusieurs spécialistes catholiques qui ont lu la nouvelle traduction, la lecture de cette nouvelle version est rendue difficile car elle contient des maladresses de langage et, de ce fait, est moins accessible que la traduction ocuménique utilisée depuis 1977. Cette nouvelle traduction avait été décidée parce que l’ancienne, publiée par la Société biblique coréenne, était jugée infidèle au texte grec original. Beaucoup de protestants eux-mêmes avaient d’ailleurs cessé de l’utiliser. L’important travail que représente une nouvelle traduction, commencé en 1989, devait se terminer en 2002.

La nouvelle traduction de la Bible a reçu le titre de « Seonggyeong » (‘Sainte Loi’). Selon Raimond Kang Dae-in, coordinateur de l’équipe de traducteurs, les évêques ont accordé un délai supplémentaire de trois mois afin de procéder à certaines corrections. Les traducteurs devaient rencontrer le 20 mars les responsables des différents comités concernés : le Comité biblique, le Comité liturgique et le Comité pour la terminologie catholique, afin de recueillir leurs avis. Ces trois Comités sont respectivement dirigés par l’évêque d’Andong, Mgr John Chrysostom Kwon Hyok-ju, l’évêque de Chonhju, Mgr Vincent Ri Pyung-ho, et l’évêque de Chunchon, Mgr John Chan Yik. Après trois mois de travail, la Bible sera à nouveau présentée à la Conférence épiscopale pour approbation avant l’impression, qui devrait avoir lieu en août prochain (1).

A propos de l’expression « Seonggyeong » (‘Sainte Loi’) pour désigner la nouvelle Bible, Raimond Kang a expliqué que les évêques la considéraient plus « religieuse » que « Seongseo » (‘Ecriture Sainte’) qui désigne la Bible actuelle. Il a rappelé que, dès novembre 2004, le Comité biblique avait organisé un symposium à Séoul au cours duquel plusieurs intervenants avaient demandé une révision et une relecture minutieuse de la traduction avant la publication. Certaines expressions coréennes maladroites avaient été relevées et la question du changement de certains termes avait été évoquée. Plusieurs personnes s’étaient opposées au changement de « Yahweh » en « Seigneur ». Une opposition qui n’a pas été reprise par les évêques lors de leur assemblée plénière, ce qui laisse supposer qu’ils approuvent le terme « Seigneur », conforme à la tradition des Juifs qui ne prononcent pas le nom de « Yahweh » par respect pour la grandeur de Dieu, mais utilisent « Adonaï » (‘Seigneur’) ou « Elohim ».

Une autre décision prise par les évêques a été d’utiliser le terme « seongdang » (‘paroisse’ ou ‘Sainte Maison’) plutôt que « gyohoe » (‘église’) pour désigner les églises catholiques. Le P. Basilius Cho Kyu-man, secrétaire général de la Conférence, a expliqué que cette décision correspondait à une demande des curés de paroisse. Ceux-ci souhaitaient que soit normalisée la terminologie et leur demande rejoignait une requête du gouvernement demandant à l’Eglise catholique de standardiser l’usage du mot « église » à faire figurer sur les cartes géographiques de l’administration. « Gyohoe a précisé le P. Cho, est utilisé pour les lieux de culte protestants. Les catholiques et le public en général éviteraient la confusion si les catholiques utilisaient le terme « seongdang ». Il a toutefois noté que les églises anglicanes utilisent elles aussi le terme « seongdang mais les anglicans représentent moins de 50 000 fidèles, face à 4,43 millions de catholiques.