Eglises d'Asie

L’Eglise catholique se félicite du soutien apporté par la Commission des droits l’homme à l’abolition de la peine de mort

Publié le 18/03/2010




Engagée depuis de longues années dans le combat pour l’abolition de la peine de mort en Corée, l’Eglise catholique a salué l’annonce faite le 6 avril dernier par la Commission nationale des droits de l’homme de Corée. A l’issue de son assemblée générale, cet organisme officiel mais indépendant du pouvoir a déclaré qu’il allait « présenter son opinion favorable à l’abolition, à l’Assemblée nationale. Son porte-parole a précisé qu’un texte en ce sens serait rendu public d’ici à la mi-avril.

Pour Mgr Boniface Choi Ki-san, évêque d’Inchon et président du Comité ‘Justice et paix’ de la Conférence épiscopale de Corée, la prise de position de la Commission nationale des droits de l’homme contribue à renforcer le long combat de l’Eglise en Corée pour la suppression de la peine capitale. L’évêque a rappelé combien le pape Jean-Paul II « souhaitait ardemment l’abolition de la peine de mort » et soulignait que « la vie humaine appartenait à Dieu 

Dans un communiqué en date du 6 avril, le Comité catholique des droits de l’homme, une ONG confessionnelle basée à Séoul, et l’archidiocèse de Séoul ont salué l’attitude de la Commission. Selon ce communiqué, l’abolition de la peine de mort en Corée rehausserait de manière certaine l’image internationale du pays et le fait qu’aucune exécution n’ait eu lieu depuis sept ans n’exonère pas la Corée de supprimer définitivement la peine capitale. Selon le ministère de la Justice, aucun condamné à mort n’a été exécuté depuis le 23 décembre 1997, date à laquelle est intervenue l’exécution de vingt-trois personnes (1). Selon la Commission nationale des droits de l’homme, à la date de février 2005, 118 pays ont aboli la peine capitale et 78 la pratiquent encore.

La prise de position de la Commission nationale des droits de l’homme n’a toutefois pas soulevé que des commentaires positifs. Pour un certain nombre de responsables chrétiens, la Commission est allée dans la bonne direction, mais son geste se révèle insuffisant dans un pays où l’opinion publique est en majorité hostile à l’abolition. Andrew Kim Duck-jin, secrétaire général du Comité catholique des droits de l’homme, a ainsi déclaré, le 7 avril, qu’il jugeait « regrettable » que la Commission nationale se soit limitée à exprimer son opinion et n’ait pas clairement recommandé l’abolition de la peine capitale. Du côté des Eglises protestantes, le Conseil national des Eglises (protestantes) de Corée a émis un communiqué similaire sur le fond à celui de l’Eglise catholique. Considérant la peine de mort comme une violence cautionnée par l’Etat, l’instance protestante a fait observer que, durant les cinquante dernières années, elle a été utilisée contre des personnes qui s’opposaient politiquement et idéologiquement au gouvernement (2).

En novembre 2004, une partie des législateurs, emmenée par le député Yoo In-tae, du parti majoritaire, Uri Party, a proposé une loi visant l’abolition de la peine de mort et son remplacement par la prison à vie sans possibilité de remise en liberté conditionnelle ou commutation. En mars dernier, 175 députés se sont déclarés favorables à la proposition de loi, mais le quorum de 293 députés doit être atteint et tous leurs votes doivent être comptabilisés pour que la proposition de loi soit soumise au parlement (3).