Eglises d'Asie – Indonésie
Les Eglises d’Indonésie se mobilisent pour venir en aide aux sinistrés de l’île de Nias
Publié le 18/03/2010
D’après Satkorlak, l’organisme gouvernemental de coordination basé à Gunung Sitoli, chef-lieu du district de Nasu, le nombre officiel des morts à la date du 5 avril était de 540 : 118 pour le district de Nias-Sud et 422 pour celui de Nias, dont 239 pour la seule localité de Gunung Sitoli. Le nombre des sans-abri s’élève à 7 968 et 2 391 personnes blessées ont été transportées à Medan, sur l’île de Sumatra. Près de 70 % des maisons et bâtiments publics ont été détruits et l’activité économique stoppée. Du fait de la destruction des infrastructures, l’acheminement sur l’île et à l’intérieur de l’île des vivres et des médicaments reste problématique. De gros engins de déblaiement ont été débarqués dans l’île, mais le travail des équipes de volontaires et de médecins reste difficile. Selon le Jakarta Post du 5 avril dernier, 200 000 personnes auraient fui dans les montagnes et sont très difficiles à atteindre.
Dans le reste de l’Indonésie, à l’appel de la KWI et de la PGI, nombre de paroisses se sont mobilisées. Ainsi, à Florès, île à majorité catholique, le curé de la paroisse St Thomas More, à Maumere, a appelé à la prière et à la générosité. Avec l’aide des séminaristes locaux, une somme de 105 millions de roupies (8 800 euros) a été rassemblée pour Nias. A l’échelon national, la Commission pour le développement socio-économique de la KWI a décidé de consacrer une partie des fonds collectés à l’occasion de la campagne de Carême de cette année pour les rescapés de Nias et d’Aceh, province dont les côtes ont été ravagées par le tsunami du 26 décembre 2004.
Beaucoup de volontaires sont prêts à partir à Nias, mais, selon le docteur Ignatius Henyo Kerong, du ministère de la Santé, si l’argent est là pour envoyer des médecins et des infirmières, il manque pour transporter les volontaires. Un responsable du diocèse de Sibolga, dont le territoire comprend l’île de Nias, a toutefois précisé que des vivres avaient été envoyés à quatre paroisses catholiques de Nias et que quarante volontaires, dont des religieuses, des infirmières et des médecins, avaient été acheminés sur place. Selon ce responsable, l’aide arrive principalement des diocèses de Djakarta, de Medan, de Palembang et de Padang. Interrogé sur les destructions occasionnées aux biens d’Eglise, il a répondu que les calculs n’avaient pas encore été faits, “parce que la priorité est pour l’instant de secourir les victimes”.
Selon Theresia Rini, une des responsables du secrétariat général de la Commission pour le développement socio-économique de la KWI, l’urgence à Nias comme à Aceh n’est pas tant de faire parvenir sur place des fonds. Les membres de l’Eglise là-bas “ont remis à plus tard l’envoi d’aide d’urgence. Ce qu’ils demandent, ce sont des programmes d’assistance pour traiter les traumatismes psychosomatiques, nombreux parmi les rescapés, terrorisés par les nombreuses répliques sismiques, par la destruction de leurs biens, par la perte d’êtres chers, a souligné Theresia Rini. A Gunung Sitoli, les responsables locaux ont demandé 37 millions de roupies pour financer un programme d’assistance psychologique. Nous les leur avons fait parvenir”.