Eglises d'Asie

Selon la presse locale, Mgr Oscar Cruz a présenté à des parlementaires une liste de personnalités politiques impliquées dans les jueteng, ces jeux de hasard illégaux et très populaires

Publié le 18/03/2010




Hommes politiques, hauts fonctionnaires de la police et même Miguel ‘Mikey’ Arroyo, fils de la présidente Gloria Macapagal Arroyo, seraient impliqués dans la gestion des “jueteng ces jeux de hasard illégaux et très populaires dans le pays. Telles sont les accusations que porte Mgr Oscar Cruz, archevêque du diocèse de Lingayen-Dagupan. L’ancien président de la Conférence des évêques des Philippines mène depuis plusieurs années un combat contre ces loteries clandestines en particulier et les jeux de hasard en général (1). Selon le quotidien philippin Daily Inquirer, repris par l’agence Apic du 6 mai dernier, Mgr Oscar Cruz a présenté à un comité parlementaire un document contenant de nombreuses informations sur ces loteries illégales et une liste de personnalités qui, selon lui, seraient payées par des gérants du jueteng en échange de leur silence.

La “liste de l’archevêque comme l’appellent les journaux locaux, comprend des hommes politiques de Luzon, dont le nom n’a pas encore été révélé, et un haut dirigeant de la police nationale qui percevrait 19,6 millions de pesos (280 000 euros) par mois de la main des gérants du jueteng. Toujours selon Mgr Cruz, le total des pots-de-vin versés par les organisateurs des loteries clandestines aux fonctionnaires serait d’environ 13 milliards de pesos (194 millions d’euros) par an. L’archevêque a en outre affirmé que le fils de la présidente serait inscrit au livre de paie des responsables du jeu. Un porte-parole de la présidence a déclaré que ces accusations faisaient partie de manouvres visant à discréditer l’administration Arroyo.

La “loterie des pauvres qui fait gagner le joueur qui trouve deux chiffres de 1 à 37, est la cible de Mgr Oscar Cruz car, estime-t-il, ses effets sont dévastateurs au sein de la population et, plus particulièrement, auprès des classes sociales les plus modestes. Les jueteng contribuent à appauvrir les pauvres, à alimenter les disputes familiales et à ruiner les familles. Seulement 15 % de l’argent récolté est reversé aux parieurs, le reste finissant dans les poches des organisateurs, qui paient les fonctionnaires pour qu’ils n’interviennent pas.

L’ex-président Joseph Estrada fut destitué et remplacé par Gloria Arroyo en 2001 en partie à cause d’accusations – qu’il a toujours niées – selon les quelles il aurait reçu des pots-de-vin de la part des “seigneurs des jueteng ».