Eglises d'Asie

Florès : les protestants et les musulmans, minoritaires dans l’île, appellent de leurs voux un dialogue ocuménique et interreligieux régulier avec l’Eglise catholique

Publié le 18/03/2010




Habitants de Florès, une île à majorité catholique, des protestants et des musulmans ont demandé à l’Eglise locale de se conformer à l’appel du pape Benoît XVI qui, nouvellement élu, a assuré que le dialogue interreligieux et les relations amicales avec les non-catholiques continueraient. Il avait déclaré que l’Eglise “continuerait” à s’engager « dans un dialogue honnête et sincère” avec tous, dans la recherche commune du « bien de l’homme et de la société”.

Interrogé par l’agence Ucanews, des responsables musulmans et protestants de Florès ont dit leur intérêt face à ce message inaugural et leur espoir que l’Eglise catholique dans l’île de Florès en tiendra compte. Le Rév. R.A. Tarully, de l’Eglise évangélique de Timor, par exemple, a déclaré que les protestants avaient bien accueilli cet engagement du pape à promouvoir l’unité des chrétiens. Pour sa part, Sulaiman Said, une personnalité musulmane locale, a affirmé que les musulmans faisaient confiance à l’Eglise catholique pour établir un pont entre ses fidèles et ceux des autres religions.

“Notre commun désir, en tant que disciples du Christ, a affirmé le pasteur Tallury, est de nouer des liens d’amitié. Etre ensemble unis est notre rêve à tous.” Si l’Eglise catholique, à son plus haut niveau, désire l’unité des chrétiens, a-t-il ajouté, “pourquoi l’Eglise locale n’encouragerait-elle pas la culture du dialogue et le développement d’un mouvement ocuménique parmi les chrétiens ?” Il demande aux Eglises catholique et protestantes de laisser de côté l’histoire, source de division entre les chrétiens, affirmant que “notre passé nous enseigne que nos différences se sont aggravées par désintérêt pour le dialogue”.

Sulaiman Said a affirmé pour sa part que les musulmans “étaient ouverts” au dialogue proposé par l’Eglise catholique : “Nous avons à sauvegarder et à renforcer cette culture du dialogue qui jusqu’ici nous a permis de surmonter nos différences.” Fonctionnaire du district d’Ende, il a ajouté que les musulmans étaient majoritaires en Indonésie mais que, sur l’île de Florès, c’était les catholiques qui représentaient la majorité. “Nous espérons que les catholiques inviteront les musulmans à instaurer une sincère et franche camaraderie a-t-il déclaré, précisant que les musulmans de Ende se sont réjouis de la manière dont le nouveau pape a accueilli les délégués bouddhistes, hindous et musulmans venus à Rome, pour la cérémonie de son installation, le 24 avril dernier. Le pape leur avait assuré que “l’Eglise voulait continuer à bâtir le pont de l’amitié avec tous les croyants de toutes les religions pour être ensemble des artisans de paix. Cette ouverture du pape Benoît XVI et son invitation à construire un pont de l’amitié avec les musulmans ont renforcé notre désir de continuer le dialogue avec l’Eglise catholique”.

De son côté, le P. Alex Ganggu, du Centre de pastorale de l’archidiocèse de Ende, a confirmé devant les journalistes que l’archidiocèse était bien décidé à maintenir et à développer cet esprit de dialogue avec les autres religions : “Cette invitation à bâtir ensemble un pont de l’amitié avec les musulmans et les protestants pour plus de paix et de justice est, depuis longtemps, un engagement de l’Eglise de Florès” (1Le P. Ganggu a rappelé qu’à Ende, dans son action caritative, l’Eglise catholiques aidait aussi bien les protestants et les musulmans que les catholiques. Servir ceux qui n’appartiennent pas à notre communauté est dans la ligne que s’est tracée l’archidiocèse de bâtir une communauté ouverte au dialogue et à l’ocuménisme, a-t-il ajouté.