Eglises d'Asie

Sensibiliser la population, surtout les jeunes, au danger du sida est la priorité de tous les travailleurs sociaux de tous bords

Publié le 18/03/2010




Qu’ils appartiennent à des groupes religieux ou à des ONG, confessionnelles ou non, les travailleurs sociaux en contact avec des malades du sida ont tous comme priorité l’éducation des jeunes pour les aider à s’abstenir de conduites à risque et leur apprendre comment se comporter face à des personnes contaminées. Vieng Akhone Souriyo, directeur et fondateur du Programme de prévention des jeunes contre le sida, a expliqué que son groupe comportait une vingtaine de volontaires pour apprendre aux jeunes comment se transmet le virus du sida, comment se comporter à son égard et pourquoi ne pas rejeter ceux qui en sont atteints.

Vieng Akhone Souriyo a participé à un « Atelier de gestion du sida” qui s’est tenu du 2 au 13 mai dernier en Thaïlande, et, à cette occasion, il a rencontré les journalistes de l’agence Ucanews à Bangkok (1). Il leur a exposé en quoi consistait le travail de son organisation : enseigner ce qu’est le sida, former des volontaires maîtrisant les méthodes de prévention et contacter les populations pour les sensibiliser au danger du virus. L’originalité de son programme est qu’il fait participer des séropositifs, volontaires, aux programmes d’information destinés à la population. Sa stratégie, a-t-il expliqué, consiste à promouvoir, au Laos, les contacts entre les gens contaminés et les bien portants, surtout les jeunes. Ce genre de relation est efficace pour convaincre la population du danger représenté par le virus, tout en luttant contre la tendance générale à vouloir rejeter ou isoler les malades. Vieng Akhone Souriyo a commencé son action en 2001 après qu’un de ses amis ait été chassé de chez lui par sa famille quand elle a su qu’il était contaminé.

Lors de cette conférence, Stephen Rozario, responsable de “World Vision Laos a souligné que, si le Laos était classé parmi les pays où le taux de prévalence du virus du sida était considéré comme faible (moins de 1 % de la population), ce pays était entouré de pays, le Cambodge, la Thaïlande et le Vietnam, classés parmi les pays à forte prévalence (2). La population, les jeunes notamment, étant de plus en plus mobiles, il est nécessaire de diffuser l’information sur ce virus. C’est la raison de la présence de World Vision, ONG protestante, au Laos.

L’Eglise catholique du Laos est également partie prenante de ce travail. Un catholique bénévole de la cathédrale de Vientiane a signalé aux journalistes que le comité paroissial au service des familles envoyait des couples mariés se former aux questions du sida à Nong Khai, tout près de Vientiane, de l’autre côté de la frontière, en Thaïlande.

Khankham Southavilay, chercheur de l’Institut Burnett, un institut médical australien voué à la recherche sur le traitement des maladies infectieuses, a déclaré que son organisation cherchait à sensibiliser la population sur les problèmes du sida dans les provinces de Vientiane et de Savannakhet, au centre du Laos, en face de la province thaïlandaise de Mukdahan. Il partage lui aussi l’analyse selon laquelle la mobilité grandissante des jeunes Laotiens, qui vont en Thaïlande à la recherche d’un emploi ou d’une vie meilleure, favorise l’extension de la pandémie du sida au Laos.

Par ailleurs, l’université thaïlandaise de Chiang Mai a organisé des rencontres pour permettre aux participants de se mettre à jour sur les derniers développements de la pandémie dans la région Asie-Pacifique. Après un temps à Bangkok, les participants à ces rencontres rejoignent Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande. Les participants viennent de toute l’Asie : Cambodge, Chine, Hongkong, Inde, Laos, Malaisie, Pakistan et Philippines, signe de l’extension de la pandémie dans la région. Des catholiques de Chine continentale y ont pris part.