Eglises d'Asie

Deux jésuites indiens sont arrivés en Afghanistan où ils vont tenter d’apporter leur contribution dans le domaine de l’éducation

Publié le 18/03/2010




Selon des informations transmises à l’agence Ucanews par le responsable de la formation des religieux jésuites pour le Sud-Est asiatique, les jésuites de l’Inde viennent de renouveler leur tentative de s’établir en Afghanistan pour y accomplir une ouvre d’ordre éducatif. Un peu plus d’un an après le décès d’un de leurs confrères, qui avait vécu isolé dans ce pays ravagé par la guerre, deux religieux de la Compagnie de Jésus en Inde, le P. Antony Santiago et le frère Noël Oliver, sont arrivés à Kaboul, le 28 avril dernier, accompagnés jusque là par les responsables du Service jésuite des réfugiés. Les deux religieux sont aujourd’hui à Herat, chef-lieu de la province de Herat, frontalière de l’Iran.

Les deux religieux ont pris le relais d’un premier essai de mission qui s’était interrompu avec la mort du P. Aloysus Fonseca, décédé durant son sommeil, le 8 février 2004, à Kaboul. Il était âgé de 70 ans et était arrivé dans le pays, en août 2003, en compagnie de trois confrères. Cette équipe avait été envoyée en avant-garde dans le but d’étudier les possibilités d’entamer une ouvre apostolique, par l’intermédiaire de l’éducation, dans ce pays musulman. Au bout d’un certain temps, trois membres de l’équipe avaient quitté le pays. Le P. Fonseca était resté seul pour étudier la langue locale et explorer davantage les possibilités d’apostolat offertes par la situation actuelle du pays.

Des années de guerre civile en Afghanistan avaient amené au pouvoir un gouvernement dirigé par les extrémistes talibans. L’intervention américaine de 2001 força ces derniers à abandonner le pouvoir. Malgré cela, les combats continuent en diverses parties du territoire, épargnant cependant jusqu’à présent la province de Herat où réside la nouvelle équipe. De toute façon, les deux religieux ayant décidé de se mettre au service de la population et en particulier des pauvres, ils ont pris le parti de s’abstenir des mesures de sécurité et des précautions en usage dans ce pays ravagé par les luttes intestines. Ils sont persuadés que c’est la population, elle-même, qui assurera leur protection. Selon eux, le pesant appareil de sécurité qui entoure la plupart des étrangers constituerait un grand obstacle à leur action et les isolerait totalement de la population.

Selon un rapport rédigé par le Service jésuite des réfugiés, les deux nouveaux missionnaires, envoyés en mission par le provincial de l’Asie du Sud, ont été chaleureusement reçus par Mgr Giuseppe Moretti, supérieur de la mission sui juris de l’Afghanistan. Celui-ci est un prêtre barnabite qui réside à l’ambassade d’Italie de Kaboul. Forts de ce soutien, les nouveaux missionnaires ont multiplié les travaux d’approche. Au cours d’un séjour de six jours dans la capitale, ils ont rencontré divers responsables concernés par leurs activités futures : des représentants de diverses agences catholiques, le fonctionnaire chargé de l’enregistrement des ONG au ministère de l’Economie, un responsable de la Croix-Rouge et diverses autres personnalités. Ils ont étudié avec soin les divers programmes mis en ouvre par les services d’assistance sociale au profit des soldats démobilisés ou des enfants diversement affectés par la guerre. Ils ont visité des écoles et pris contact avec des enseignants de régions rurales pour connaître les besoins de la population. En fin de compte, les jésuites se sont donné quatre mois pour mettre sur pied un programme d’action.

Mais déjà les grandes lignes de leur action à venir se dessinent avec une certaine précision. Ils comptent faire enregistrer leur groupe en tant qu’ONG personnelle et travailler au sein de la population locale, sans doute chez les anciens réfugiés de retour du Pakistan ou d’Iran. Le mois de septembre prochain est prévu comme date de lancement du service des réfugiés en Afghanistan. Les deux religieux ont d’ores et déjà commencé à apprendre le dari, la langue de la région, afin d’être capables de s’entretenir avec la population et de mieux comprendre leurs besoins.

La mission sui juris dont dépendent les deux missionnaires jésuites indiens a été créée récemment, le 16 mai 2002. Un certain nombre de religieux catholiques mènent diverses activités sociales dans le pays. Des barnabites apportent leur contribution au système hospitalier du pays. On trouve aussi des Petites Sours de Jésus, présentes en Afghanistan depuis de nombreuses années, y compris durant les années du régime des talibans.