Eglises d'Asie

La cathédrale d’Oulan-Bator a été temporairement fermée après qu’un accident mortel y soit survenu

Publié le 18/03/2010




Le 9 mai dernier, Ya. Demberelsuren, architecte travaillant pour le Bureau d’inspection de la ville d’Oulan-Bator, était en visite, en compagnie d’un collègue et de trois membres de la société NNK Engineering Ltd., à la cathédrale d’Oulan Bator. L’édifice catholique, inauguré en novembre 2004 (1), n’avait pas encore été inspecté par les services de la ville et, ce jour-là, les deux inspecteurs municipaux étaient accompagnés par trois représentants de la société ayant assuré la maîtrise d’ouvrage de la cathédrale. Examinant un plancher au second étage du lieu de culte qui comprend aussi une bibliothèque, une clinique, un centre de formation pour les jeunes adultes et des logements pour le clergé, Ya. Demberelsuren a demandé qu’un plancher, à la conception nouvelle pour elle, soit soulevé. C’est alors qu’elle est tombée par l’ouverture ainsi dégagée. Lorsque les secours sont arrivés, il était trop tard et Ya. Demberelsuren était déjà décédée.

Appelé sur les lieux du drame, Mgr Wenceslao Padilla, préfet apostolique d’Oulan-Bator, a décliné les demandes d’interview de la presse locale. Il a déclaré attendre les résultats de l’enquête officielle et a ajouté que ses pensées allaient à la défunte et à ses proches. Conformément aux coutumes mongoles, la cathédrale a été fermée pour une durée de quarante-neuf jours, un délai qui a commencé après les funérailles de la victime, qui ont eu lieu le 13 mai dernier dans un monastère bouddhiste situé au nord d’Oulan-Bator.

Selon Mgr Padilla, les membres de la petite Eglise locale ont entouré de leur sollicitude la famille de la victime, qui, dans un premier temps, a tenu les catholiques pour responsables de la mort de la jeune femme. Leur ressentiment a disparu, poursuit Mgr Padilla, après que la famille ait été consulter des moines bouddhistes. Ceux-ci, selon les modes traditionnels de divination utilisés à l’occasion d’une mort, ont dit que Ya. Demberelsuren, étant donné le caractère complexe de son travail, était destinée à ne pas vivre longtemps et qu’elle devait mourir dans un accident. « Après avoir entendu cela, ils ont cessé de nous reprocher la mort de leur parente. Ils ont permis aux missionnaires d’assister aux funérailles et ils leur ont même demandé d’utiliser leurs véhicules pour transporter leurs proches. Treize missionnaires ont assisté aux funérailles précise encore Mgr Padilla.

Le frère de la victime a dit que, si l’Eglise célébrait un rituel en mémoire de la victime, sa famille y assisterait volontiers. A cela, Mgr Padilla a répondu que rien ne pouvait être fait durant les quarante-neuf jours prescrits par les coutumes mongoles. Ensuite, il faudra que la municipalité d’Oulan-Bator autorise la réouverture de la cathédrale. « Nous devrons alors purifier la cathédrale et c’est seulement ensuite que nous pourrons célébrer un service religieux en mémoire de la défunte a précisé Mgr Padilla. Pour l’heure, toutes les activités organisées dans l’enceinte des bâtiments de la cathédrale, une structure massive en forme de croix surmontée d’un dôme en forme de tente mongole, ont été suspendues. Le personnel a été mis en chômage technique et seul le clergé continue d’occuper ses quartiers de vie, de manière à maintenir une présence dans le bâtiment. Pour les services religieux, un « ger la tente traditionnelle mongole, a été monté. Mesurant onze mètres de diamètre, il accueille désormais les services religieux de la petite communauté catholique locale.