Eglises d'Asie – Indonésie
La Commission pour la liturgie de la Conférence épiscopale indonésienne a inauguré la nouvelle liturgie eucharistique dans une paroisse de Yogyakarta
Publié le 18/03/2010
La liturgie de la messe du 29 mai dans la paroisse de la Sainte Famille de Yogyakarta inaugurait donc les corrections apportées par la Conférence épiscopale à la lumière des normes et des instructions proposées par le Vatican ces dernières années. Le P. Ignatius Jajasewaya, de l’archidiocèse de Semarang, vicaire épiscopal pour l’agglomération de Yogyakarta, la capitale culturelle javanaise, présidait cette première messe célébrée selon les nouvelles normes. L’assistance était composée d’environ 500 personnes.
Une “sendratari” (danse liturgique) sur le thème du Pain de Vie a été dansée avant le début proprement dit de la messe. Le son d’un “gamelan orchestre traditionnel javanais d’instruments à percussion, l’accompagnait. Puis une procession de personnes ayant revêtu le costume traditionnel javanais a apporté le livre de la nouvelle liturgie jusqu’à l’autel. Le P. Jajasewaya l’ayant ouvert, il a demandé aux fidèles de faire bon accueil aux changements apportés par le nouvel ordonnancement de la liturgie, le but étant, leur a-t-il dit, “de vous aider à une plus grande compréhension de l’Eucharistie, source et sommet de notre vie de foi”.
Parmi les changements, le prêtre, qui préside la messe “in persona Christi” (qui représente le Christ en personne), ne salue plus l’assemblée en disant : “Puisse le Seigneur être avec nous mais : “Le Seigneur soit avec vous Les fidèles répondent : “Et avec votre esprit”. Autre changement, on s’incline profondément pendant la profession de foi, aux paroles : “Par l’opération du Saint Esprit, il est né de la vierge Marie et s’est fait homme.” Quant à la prière eucharistique, elle est récitée par le prêtre seul.
La lettre de promulgation de cette nouvelle liturgie par la Conférence des évêques a été lue en chaire ce 29 mai, à Yogyakarta. “L’Eglise catholique en Indonésie fait partie intégrante de l’Eglise universelle. La messe que nous célébrons suit la même liturgie souligne-t-elle. Les évêques y expriment leur espoir que la nouvelle traduction aidera les catholiques à devenir plus “eucharistiques”. Ils demandent à tous, prêtres, catéchistes et groupes liturgiques des paroisses, d’“étudier en profondeur cette liturgie, de la pratiquer fidèlement et d’expliquer aux fidèles ce qu’elle signifie”.
Cette lettre rappelle que l’Eglise en Indonésie a commencé à utiliser le bahasa indonesia, la langue nationale, pour sa liturgie dès 1960, quoique le latin fut utilisé pendant plusieurs années encore, notamment pour la prière eucharistique. En 1971, la commission liturgique fit paraître les “Règles pour la célébration eucharistique traduction de l’ordinaire romain de la messe publié en 1969. Les prières indonésiennes originelles, les acclamations et les préfaces furent, dès lors, traduites et récitées en bahasa indonesia.
Le P. Emmanuel Dhatu Martasudjita, professeur de théologie dogmatique et de liturgie à l’université de Sanata Dharma de Yogyakarta, a souligné que le modèle liturgique de 1979 représentait l’effort d’une Eglise locale pour mieux faire participer l’assemblée des fidèles à l’Eucharistie. “Mais, puisque ce n’était qu’ “ad experimentum”, les évêques savaient que la version définitive devrait être soumise à l’évaluation de la Congrégation du culte divin et des sacrements à Rome a-t-il expliqué. Avec le nouvel ordonnancement de la messe, les fidèles sont invités à comprendre que leur participation à la messe ne se résume pas à réciter avec le prêtre la prière eucharistique. Cette prière étant dite par le prêtre et par lui seul, les fidèles doivent comprendre que leur participation s’étend aux autres parties de la messe, explique le professeur.
Pour les évêques indonésiens, la publication des livres liturgiques en langue nationale a aidé les catholiques indonésiens à comprendre et à vivre leur foi durant les célébrations eucharistiques. Diverses initiatives visant à accroître la participation des fidèles à la liturgie n’ont pas toujours été heureuses, soulignent encore les évêques, et, à la lumière des instructions romaines publiées ces dernières années, un important travail d’études, de révision des traductions, de réaménagements et de discussions a été mené. Les évêques ont approuvé le fruit de ce travail lors de leur assemblée plénière d’octobre 2003. Le texte du nouvel ordinaire de la messe a ensuite été envoyé à Rome pour accord, lequel a été donné le 6 janvier 2005.
Parmi les catholiques présents à la messe du 29 mai, l’accueil de la nouvelle liturgie a été généralement positif. Selon un fidèle âgé de 66 ans, “en comparaison du passage du latin au bahasa indonesia, les nouveautés introduites seront bien acceptées et ces changements pourront aider les gens à mieux comprendre le sens de l’Eucharistie”.