Eglises d'Asie

L’archevêque catholique de Séoul et le professeur Hwang Woo-suk, spécialiste du clonage, se sont rencontrés pour débattre des questions éthiques posées par le développement de la science

Publié le 18/03/2010




Comme cela avait été annoncé (1), Mgr Nicholas Cheong Jin-suk, archevêque catholique de Séoul, et le professeur Hwang Woo-suk, artisan d’une percée scientifique sur la voie du clonage d’embryons humains (2), se sont rencontrés pour débattre des questions éthiques posées par le développement de la science dans le domaine de la biologie médicale. La rencontre a eu lieu le 15 juin dernier, au bureau de l’archevêque, près de la cathédrale Myongdong. Si l’un et l’autre ont été d’accord pour dire le respect dû à la vie humaine, aucun consensus n’a été défini au sujet des aspects éthiques posés par l’usage, à des fins thérapeutiques, de cellules souches d’origine embryonnaire.

Selon le P. Matthias Huh Young-yup, directeur du bureau pour la communication de l’archidiocèse de Séoul, l’entretien a duré un peu moins d’une heure. D’après le compte-rendu publié par l’Eglise à l’issue de la rencontre, les deux hommes ont parlé des techniques utilisées pour parvenir à la production de cellules souches d’origine embryonnaire et des questions éthiques soulevées par ces techniques. « Mgr Cheong a dit qu’il n’était pas opposé à ce que des recherches soient menées à partir de cellules souches, mais qu’il était opposé à la production d’embryons humains par voie de clonage pour parvenir à cette fin a précisé le P. Huh. De son côté, le professeur Hwang a mis en avant le fait que, selon lui, les recherches menées par son équipe ne mettaient pas en jeu un processus de fertilisation, i.e. un spermatozoïde venant féconder un ovule, et que « les cellules souches produites ne pouvaient pas être développées jusqu’au stade d’un être vivant, du fait d’une absence de possibilité d’implantation ».

Toujours selon le P. Huh, Mgr Cheong a réaffirmé au cours de cet entretien la position de l’Eglise catholique quand au refus du clonage des embryons, serait-ce pour des motifs thérapeutiques, et son acceptation des recherches menées sur les cellules souches extraites du corps humain adulte.

Du côté du professeur Hwang, le résultat de l’entretien a été « inattendu » dans la mesure où, a-t-il déclaré : « Je craignais un jugement, j’ai vécu un débat. » Estimant que l’échange a eu pour lui valeur d’« enseignement il a précisé que le débat sur le terrain éthique était inévitable pour lui et son équipe, en tant que scientifiques.