Eglises d'Asie

La mission catholique d’Oulan-Bator n’est pas réservée à la communauté mongole mais ouverte à tous

Publié le 18/03/2010




Deux petites filles américaines en robe de dentelle blanche avec leur maman, sur les marches de la cathédrale St Pierre-St Paul d’Oulan-Bator, à côté d’un immense prêtre africain en aube blanche posent pour une photographie, souvenir de leur baptême. Les deux fillettes, âgées de 4 et 7 ans, connaissent bien le P. Patrick Mondomobe, missionnaire camerounais de la Société du Cour Immaculé de Marie (prêtres de Scheut), parce que c’est avec lui qu’elles se sont préparées au baptême. “Je suis revenue à l’église l’année dernière, explique Mélanie, la maman, après vingt ans d’absence. Ca s’est passé ici, à la mission. Depuis, tranquillement, j’ai préparé mes filles et elles viennent d’être baptisées aujourd’hui. C’est extraordinaire.” Les grands-parents ont fait le voyage depuis les Etats-Unis pour fêter l’événement.

Mélanie n’est pas la seule à avoir retrouvé la foi dans la petite mission catholique d’Oulan-Bator (1). Vanessa, par exemple, est venue en Mongolie comme bénévole pour aider à la formation des jardinières d’enfants. Elle n’est pas chrétienne mais est arrivée à la mission un dimanche parce qu’une de ses amies, bénévole comme elle, lui avait dit que c’était “amusant”. “J’ai trouvé que c’était en effet amusant, mais j’y ai trouvé quelque chose de plus explique cette Londonienne de 28 ans. Elle se souvient du bon accueil des ressortissants étrangers par la communauté. Ils lui ont prêté des livres sur le christianisme et l’ont invitée chez eux. Très ouverts, les missionnaires ont répondu avec patience à ses questions. “Mon séjour et ma vacation de formatrice est terminée. Je rentre chez moi. Mais je compte bien continuer d’approfondir le catholicisme.”

Joy, elle, vient du Montana. Elle accompagne son mari qui travaille dans une compagnie minière. “J’étais contente quand j’ai appris qu’il y avait une mission catholique ici, dit-elle, parce que je pensais que nous pourrions aller à la messe le dimanche. Mais, depuis que nous sommes ici, j’essaie de trouver du temps pour faire un peu plus que d’aller à la messe avec mes enfants.” Joy est devenue professeur bénévole et enseigne l’anglais aux jeunes Mongols de la paroisse.

Gaby, pour sa part, est autrichienne et membre de la communauté Alpha, qui travaille auprès d’anciens enfants des rues. Cette célibataire aide les mères adoptives, chargées de dix ou même davantage d’enfants, à se débrouiller avec ce genre de famille hors du commun. Elle visite aussi les pauvres et bien des mamans parmi ces démunis se tournent vers elle quand survient un problème de santé. “Je vis en Mongolie depuis sept ans et je sais suffisamment de mongol pour communiquer avec les gens. Après une semaine de travail difficile, j’aime bien aller à l’église pour récupérer. Mais souvent, même là, je trouve encore à m’occuper quand, par exemple, je rencontre quelqu’un avec un bébé malade et aucun moyen pour le soigner.”

Les étrangers non catholiques qui viennent à St Pierre-St Paul y trouvent un lieu d’accueil stimulant. Susan, une Américaine, et son mari mongol sont protestants. Elle vient à la messe du dimanche chaque semaine. Batjaa, son mari, quelquefois. “J’aime venir ici quoique je ne sois pas catholique. C’est une bonne communauté. J’y ai beaucoup d’amis et j’aime bien participer au partage de la Bible après la messe explique-t-elle. Elle et son mari ont deux enfants, plus cinq autres qui leur ont été confiés. Ils vivent dans la partie est d’Oulan-Bator, dans le quartier des “gers les traditionnelles tentes rondes des Mongols.

“Notre paroisse accueille aussi les étrangers, et toutes nos activités sont traduites en anglais explique le P. Mondomobe. Les missionnaires ont demandé aux étrangers s’ils désiraient une messe en anglais, à part des fidèles mongols. La plupart ont répondu non. “Nous aimons être au côté des catholiques mongols explique Catherine, une bénévole, qui ajoute : “Même si la messe peut nous paraître longue, plus de deux heures avec les traductions, il y a là une atmosphère particulière que, pour rien au monde, nous ne voudrions manquer.”