Eglises d'Asie

Bihar : une attaque à la bombe prend pour cible une école catholique, sans que les motivations des assaillants soient discernables

Publié le 18/03/2010




Le 29 juillet dernier, au milieu de l’après-midi, une bombe d’assez forte puissance a explosé au milieu d’un complexe éducatif catholique. L’action a eu lieu dans la ville de Bettiah, du district de Champaran-Ouest, au Bihar. L’institution visée, une école secondaire et une école technique, est animée par les Sours du Sacré-Cour, une congrégation locale. L’explosion a eu lieu alors que les élèves étaient absents de l’école. Aucun blessé n’est à déplorer parmi les huit religieuses et les dix-huit aspirantes présentes sur place. “La bombe était si forte que nous avons d’abord cru à un tremblement de terre rapporte Sour Stella, supérieur de l’institution éducative.

L’action n’a pas été revendiquée et Sour Stella s’interroge sur les motifs qui animent le ou les poseurs de la bombe. L’école n’a jamais rencontré d’opposition quant à sa présence et à son action ; elle n’a jamais été la cible d’aucune tentative de racket ou d’extorsion de fonds. Pour la supérieure générale de la congrégation, Sour Cyril, l’école était considérée comme “sûre” car située au cour de la ville et entourée de maisons habitées par des catholiques. Le district de Champaran-Ouest étant frontalier avec le Népal, certains ont pensé que des gangs, de nature criminelle ou agissant pour financer la rébellion maoïste népalaise, pourraient être les auteurs de cette action, leur objectif étant de créer un climat de peur et de favoriser de futures extorsions de fonds. C’est l’opinion de Mgr Victor Henry Thakur, évêque catholique du diocèse de Bettiah, qui précise que les assaillants se trompent de cible. Les religieuses scolarisant des enfants des classes moyennes et des classes défavorisées, elles ne sont pas riches, souligne l’évêque. Jusqu’à ce jour, les catholiques ont été épargnés par les racketteurs, ajoute-t-il, mais cet attentat à la bombe montre que ce n’est sans doute plus le cas. Selon la police locale, cette explosion ne fait que se rajouter à une liste déjà longue, les magasins et les centres commerciaux étant le plus souvent visés, mais il est “intriguant” que, cette fois-ci, une institution catholique ait été prise pour cible.