Eglises d'Asie – Indonésie
Face aux difficultés rencontrées dans les cimetières publics, l’archidiocèse de Semarang se prépare à ouvrir “un cimetière catholique” dans les environs de Yogyakarta
Publié le 18/03/2010
C’est une organisation à but non lucratif qui a été choisie pour édifier le nouveau cimetière catholique. Sukma Sinukarta (‘Ames glorieuses’) construira le cimetière dans le district de Bantul, au sud de Yogyakarta. Selon son vice-président, Robertus Supantoro, il est effectivement nécessaire de mettre en place un tel cimetière. Il se rappelle l’incident survenu récemment et concernant un catholique employé par l’université – catholique – de Sanata Dharna, à Yogyakarta. Ce catholique, dont le fils venait de mourir d’un accident de la circulation, avait reçu la permission des autorités locales et des habitants de son quartier d’inhumer son enfant sur ses propres terres, dans ce qui serait devenu un cimetière familial. La nuit précédant l’inhumation, des musulmans venus d’un village voisin ont fait irruption et ont rebouché la tombe creusée pour recevoir le cercueil, laissant un écriteau où l’on pouvait lire : “Pas de cimetière catholique ici.” Dans les cimetières publics, affirme Robertus Supantoro, les chrétiens sont autorisés sur le papier à enterrer leurs morts, mais il existe “une loi non écrite” selon laquelle les rites funéraires chrétiens ou les prières qui accompagnent normalement une inhumation ne peuvent être accomplis.
La création d’un cimetière catholique ne résoudra pas tous les problèmes, souligne encore Robertus Supantoro. En premier lieu, les catholiques doivent s’enquérir de la possibilité d’inhumer leurs proches dans les cimetières publics, près de chez eux. Ce n’est qu’ensuite qu’ils devront se tourner vers le cimetière catholique, où les pauvres comme les riches seront également reçus. Enfin, le lieu est appelé à devenir un lieu de pèlerinage, afin que les gens ne le considèrent pas comme un lieu effrayant.