Eglises d'Asie

Le diocèse de Yokohama envoie un prêtre au Brésil pour se former à la langue et à la culture brésiliennes

Publié le 18/03/2010




L’évêque de Yokohama, Mgr Masahiro Umemura, envoie un des prêtres de son diocèse au Brésil pour une expérience missionnaire “rétroactive c’est-à-dire qu’il espère que l’expérience du travail à l’étranger pour ce prêtre favorisera, en retour, le renouvellement du diocèse. Pour Mgr Umemura, l’envoi du P. Hiroyuki Ishikawa, 46 ans, devrait faire progresser le diocèse et faire qu’il devienne “une Eglise au dessus des nationalités”. Plusieurs prêtres du diocèse de Yokohama ont déjà été envoyés au Canada, en Italie et en Ouganda pour des recherches, des études ou pour un travail d’évangélisation.

Ordonné à la prêtrise en 1994, le P. Ishikawa, lui-même, souligne que “les résidents étrangers sont d’authenti-ques diocésains, même si certains catholiques japonais pensent qu’ils sont trop nombreux poursuivant : “Pour conscientiser les diocésains, il nous faut pousser le diocèse à devenir une très concrète ‘communauté de communautés’. Ce qui signifie pour nous de faire un effort pour prendre en charge la pastorale des étrangers.”

Aujourd’hui, dans le diocèse de Yokohama, les catholiques qui ne sont pas Japonais sont au nombre d’environ 100 000. Ils sont donc deux fois plus nombreux que les catholiques japonais (1). Dans cette cité portuaire, une ma-jorité de ces catholiques étrangers viennent du Brésil. Pour servir auprès de cette population immigrée, des prêtres brésiliens ont été envoyés au Japon, mais, face à l’ampleur de cette communauté, ils ne sont pas assez nombreux.

Le P. Ishikawa est parti pour le Brésil le 11 août dernier. Après un ou deux ans d’étude de la langue, il participera à la vie pastorale d’un diocèse pendant trois ans, voire plus. Ce qui lui permettra de continuer à approfondir la culture, le style de vie et les problèmes du pays avant de retourner au Japon pour travailler auprès des Brésiliens. “Si les choses étaient comme elles devraient être, nous aurions des prêtres japonais qui serviraient tous les étrangers dans leur propre langue commente le P. Ishikawa.

Alors étudiant à l’Université agronomique de Tôkyô, Hiroyuki Ishikawa étudiait les techniques d’exploitation agricole et a passé six mois au Brésil comme stagiaire. Ses diplômes obtenus, il est parti trois ans aux Philippines en tant que membre du Mouvement laïc japonais. En février 1986, lors des manifestations du People Power contre Ferdinand Marcos, il prit conscience du rôle de l’Eglise et de la force de la foi des Philippins. C’est à cette époque, raconte-t-il, qu’il a décidé de devenir prêtre. Séminariste, au cours d’un temps d’étude en Inde, une réflexion d’un de ses amis indiens l’a profondément marqué. “Au petit-déjeuner, on ne m’avait donné qu’un seul et unique ouf frit. Comme on s’inquiétait autour de moi, j’ai dit : ‘Laissez, c’est bien comme ça !’ Un séminariste à côté de moi a commenté en disant : ‘A la maison, nous étions si pauvres que, pour les neuf personnes que nous étions, nous n’avions qu’un seul ouf à partager. A y repenser, jamais je me suis senti plus proche de Dieu !’ Ce fut pour moi une véritable révélation”.

Commentant son prochain départ pour le Brésil et son travail de retour au Japon, il a parlé de son action pastorale future : “Etre avec d’autres est important a-t-il affirmé, en précisant : “Le mélange des cultures et des nationalités nous aide à apprendre des autres et à élargir nos points de vue.”