Eglises d'Asie

La Conférence des évêques catholiques voudrait se doter d’un bureau de presse qui sache rendre l’Eglise plus accessible aux médias

Publié le 18/03/2010




Grâce à une récente étude qui montre que les journalistes coréens rencontrent des difficultés dans leurs contacts avec l’Eglise catholique, le projet d’un bureau de presse commence à prendre forme. “L’attitude de l’Eglise sud-coréenne vis-à-vis des médias est passive et inadaptée analyse le P. Ignatius Kim Min-soo, secrétaire général de la Commission des communications sociales de la Conférence des évêques catholiques de Corée du Sud. Une étude menée entre le 10 et le 29 août dernier montre que le catholicisme est la religion du pays la plus malaisée à couvrir pour les journalistes. Principalement parce que les sources de l’Eglise catholique leur sont inaccessibles, affirme le P. Kim, qui explique que le clergé, d’une manière générale, ne souhaite pas avoir des contacts avec les médias. Le 13 septembre dernier, la Commission présidée par le P. Kim a proposé la création d’un bureau de presse au Conseil permanent de l’épiscopat. Un membre du Conseil a annoncé que ce plan serait soumis à discussion au cours de la session plénière de la Conférence des évêques, qui aura lieu du 10 au 14 octobre prochain.

L’étude du mois d’août dernier, conduite auprès de seize journalistes spécialistes des affaires religieuses dans douze quotidiens nationaux et quatre chaînes de télévision, avait pour objet d’explorer les manières d’améliorer la visibilité de l’Eglise catholique sud-coréenne dans les principaux médias du pays. Un des reproches formulés par les journalistes a été que l’Eglise “ne s’intéressait pas aux médias” et qu’elle ne donnait pas suffisamment d’informations aux médias. En outre, ils ont décrit ses responsables comme “peu aimables “peu coopératifs” et “autoritaires”. Ils ont dit désirer la mise en place d’un bureau de presse qui, s’exprimant au nom de l’Eglise, rencontrerait régulièrement les journalistes et leur proposerait un site d’information en ligne où ils puissent se tenir régulièrement à jour des activités de l’Eglise. “Pour répondre à cette demande, un bureau de presse autonome devra être créé dans le cadre de la Conférence épiscopale répond le P. Kim, expliquant qu’un tel organisme devrait pouvoir établir son propre programme et travailler dans une relative autonomie.

Selon le P. Kim, les évêques catholiques, voyant comment les médias sud-coréens ont couvert la mort de Jean-Paul II et l’élection de Benoît XVI, ont compris l’importance des médias dans la société d’aujourd’hui et ont reconnu l’inadéquation de la réponse donnée par l’Eglise aux médias sud-coréens. Le 17 mai, le Conseil permanent de l’épiscopat a demande à la Commission épiscopale des communications sociales d’étudier la possibilité d’établir un bureau de presse, a confirmé le P. Kim. Citant une autre étude conduite en 2004 par un groupe de médias protestant, il a fait remarquer que les médias dans leur ensemble publiaient davantage d’informations au sujet du bouddhisme ou du protestantisme que de l’Eglise catholique. Ce qui montre bien, dit-il, “l’esprit de fermeture de l’Eglise catholique”.

Toujours d’après le P. Kim, le rôle de ce bureau de presse serait de préparer et diffuser communiqués et autres déclarations aux médias, d’organiser des conférences de presse, de répondre aux questions, de rencontrer les journalistes régulièrement et de leur fournir des articles de fond et des reportages sur certains événements spécifiques. Il faudrait surtout bien saisir les signes des temps pour savoir présenter dans le contexte d’aujourd’hui les orientations de l’Eglise catholique sud-coréenne, a-t-il encore ajouté.

Avant de présenter son programme au Conseil permanent, le P. Kim avait rencontré les différents directeurs de la communication des diocèses, le 18 août, pour leur demander leur avis. “Tous ont donné leur accord à ce plan s’est-il réjoui, ajoutant que huit journalistes, catholiques mais travaillant pour des médias non confessionnels, contactés par lui le 1er septembre, avaient eux aussi accueilli favorablement le plan.