Eglises d'Asie – Divers Horizons
Mobilisation internationale de l’Eglise catholique auprès des victimes du tremblement de terre qui a dévasté la région du Cachemire le 8 octobre 2005
Publié le 18/03/2010
L’épicentre du tremblement de terre se situe dans la région du Cachemire sous administration pakistanaise, à 80 km au nord d’Islamabad (1). D’autres villes situées au nord de la capitale pakista-naise ont également été très touchées : Abbotabad est détruite à 40 %, Mansehra à 50 %, et Balakot à 90 %. Des villages entiers auraient été rayés de la carte du fait de glissements de terrain. A Islamabad, également touché par le séisme, un immeuble d’appartements luxueux s’est entièrement effondré. Le 13 octobre, un bilan officiel au Pakistan fait état de 25 000 morts et de plus de 63 000 blessés. Au Cachemire indien, 1 329 personnes sont mortes et 5 000 autres blessées, selon un porte-parole de la police indienne.
Les routes étant impraticables, les blessés doivent être évacués par voie aérienne, et beaucoup sont morts faute d’avoir pu recevoir des soins médicaux à temps. Plusieurs centaines de milliers de personnes restent aujourd’hui sans-abri, et beaucoup d’entre eux ont eu à affronter le froid et la pluie, sans même disposer de couverture pendant les quatre premiers jours qui ont suivi la catastrophe. Enormément d’écoles situées autour de l’épicentre se sont effondrées, tuant et ensevelissant des centaines d’enfants. “Les nouvelles générations viennent d’être balayées a souligné un commentateur. Le personnel hospitalier fait également partie des nombreuses victimes du séisme ; à Muzzafarabad, capitale du Cachemire sous contrôle pakistanais, le principal hôpital s’est effondré.
Dans certaines régions de l’archidiocèse de Lahore, de nombreuses maisons de boue séchée appartenant à des familles catholiques ont été endommagées, ainsi que des écoles, rapporte Mgr Saldanha. Des équipes de secours de nombreux pays sont rapidement arrivées dans le pays. Une équipe de la Mission évangélique suédoise, qui dispose d’une maison près de Garhi Habibullah, a été une des premières à venir en aide à la population de Balakot.
Caritas-Pakistan a mobilisé des équipes d’urgence et coordonne des secours. Mgr Saldanha, qui a fait appel à la solidarité de tous les catholiques et citoyens pakistanais, en leur demandant d’offrir une journée de travail en faveur des victimes de la tragédie, explique que Caritas envoie surtout des volontaires pour venir en aide aux réfugiés, et des médecins pour secourir les nombreux blessés. Il ajoute que les chrétiens, peu nombreux dans les régions touchées par le séisme, se sont mis au service des populations locales, très majoritairement musulmanes, à travers les institutions catholiques, telles que les écoles, les dispensaires et les couvents.
Moins peuplée que le côté pakistanais, la région du Cachemire sous administration indienne a également été touchée. Des sources de l’Eglise locale déclarent que dans 54 villages, 90 % des maisons sont détruites, mais que les secours restent lents du fait de la difficulté à emprunter les voies terrestres. Au moment du tremblement de terre, Mgr Peter Celestine Elampassery, évêque de Jammu-Srinagar, diocèse dont le territoire correspond à l’Etat du Jammu-et-Cachemire, se trouvait avec des élèves à Baramulla, dans la cour d’une école diocésaine qui fêtait le centenaire de sa fondation. Le rassemblement en plein air des enfants à cette occasion leur a évité d’être blessés ou de mourir écrasés sous des décombres, a rapporté Mgr Celestine. Rapidement, l’hôpital et l’école saint Joseph à Baramulla sont devenus des centres de coordination d’aide, a témoigné de son côté le P. Joseph Babu, porte-parole de la Conférence des évêques de l’Inde. Seul Etat à majorité musulmane de l’Union indienne (70 % de musulmans), le Jammu-et-Cachemire compte 15 000 catholiques pour une population de 15 millions d’habitants où vivent également des hindous, des bouddhistes et des sikhs.