Eglises d'Asie – Corée du sud
Face au développement des recherches sur les cellules souches embryonnaires, l’archidiocèse de Séoul multiplie les initiatives visant à encourager les recherches sur les cellules souches adultes
Publié le 18/03/2010
Le 5 octobre dernier, l’archevêque de Séoul s’est ainsi rendu au Centre médical catholique, situé dans la capitale, pour annoncer le lancement du « Comité pour la vie ». Placé à la présidence de ce comité, Mgr Andrew Yeom Soo-jung, évêque auxiliaire de Séoul, a expliqué que l’objet de cette nouvelle structure sera d’encourager et de soutenir la recherche en biologie médicale, que ce soit la recherche fondamentale ou la recherche appliquée, dans le respect des principes éthiques définis par la doctrine chrétienne. « A cette fin, nous allons constituer un fonds de dix milliards de wons (huit millions d’euros) pour la recherche sur les cellules souches adultes a annoncé Mgr Andrew Yeom, précisant que l’objectif était de réunir ce fonds d’ici à 2007 en un appel aux dons auprès des catholiques comme auprès de toutes les personnes intéressées par ce projet. L’utilisation à des fins médicales de ces cellules issues du corps humain adulte ne pose pas, pour la doctrine chrétienne, de problèmes éthiques.
Face à la très grande popularité du professeur Hwang dans le pays et au soutien dont il jouit au sein du gouvernement, les responsables du « Comité pour la vie » reconnaissent que leur premier travail consiste à informer le public, catholique ou non, des enjeux éthiques des recherches menées actuellement à l’Université nationale de Séoul. Membre du comité, le P. Joseph Kim Yong-tae explique ainsi que la plupart des Coréens pensent que seules les cellules souches d’origine embryonnaire sont à même d’être utilisées pour soigner des maladies dégénératives du type Alzheimer. « L’ignorance à propos des perspectives ouvertes par les recherches sur les cellules souches adultes crée une tendance à faire peu de cas de la vie humaine. Nous devons informer l’opinion publique quant aux cellules souches adultes et à leur efficacité. Nous devons faire comprendre qu’il est inacceptable de sacrifier une vie humaine (celle de l’embryon) pour sauver la vie d’un patient précise-t-il. Dans la presse coréenne, qui jusqu’ici soutenait unanimement le professeur Hwang, quelques articles sont apparus ces dernières semaines pour soutenir la position de l’Eglise catholique.
Concrètement, le Comité pour la vie travaillera avec l’aide de trois organisations rattachées à l’archidiocèse de Séoul. Le « Mouvement pour la vie animé par l’organisation composée de laïcs « Un seul cour, un seul corps veillera à la promotion de la culture de la vie par différentes opérations, dont des actions de lobbying afin d’obtenir la révision de l’actuelle loi sur la bioéthique, jugée très insatisfaisante par l’Eglise (2). Il aura aussi pour tâche de développer des liens avec les autres religions et les ONG de la société civile qui sont également opposées au clonage d’embryons humains.
Le Comité pour l’information de l’archidiocèse de Séoul aura pour tâche de coordonner toutes les initiatives prises localement afin d’informer le public. Enfin, le Centre de thérapie cellulaire du Centre médical catholique veillera au développement des recherches sur les cellules souches adultes. Selon son directeur, le professeur Alberto Oh Il-hwan, « les recherches sur ces cellules sont aujourd’hui relativement peu développées, mais des essais cliniques laissent entrevoir des perspectives très prometteuses ». Pour encourager ces recherches, un « Prix pour le mystère de la vie » sera attribué chaque année, dès l’an prochain. Doté de 300 millions de wons (250 000 euros), il récompensera des chercheurs travaillant dans des instituts catholiques ou non. Il viendra en appui de l’action du fonds de dix milliards de wons, un des objectifs étant de faciliter des coopérations internationales dans le domaine de la recherche sur les cellules souches adultes.