Eglises d'Asie

Moluques : en partie financée sur fonds publics, la reconstruction des lieux de culte progresse

Publié le 18/03/2010




Presque quatre ans après les accords de « Malino II qui ont mis fin au sanglant conflit des Moluques (1), la reconstruction se poursuit. Le 23 octobre dernier, le ministre des Affaires religieuses, Muh. Maftuh Basyuni, est venu de Djakarta pour assister à la cérémonie d’ouverture du 35e synode des Eglises protestantes des Moluques. Lors d’une table ronde organisée à cette occasion au temple protestant de Maranatha, à Amboine, le ministre a déclaré que des fonds publics supplémentaires seront débloqués pour aider à la reconstruction ou à la restauration des quelque 144 lieux de culte qui ont été détruits ou endommagés lors des affrontements intercommunautaires des années 1999 à 2002.

A cette occasion, rapporte le Centre de crise du diocèse catholique d’Amboine, le gouverneur de la province, Karel Albert Ralahalu, a précisé que, depuis le début de cette seule année 2005, 60 lieux de culte ont été reconstruits ou restaurés, soit vingt-six lieux de culte chrétiens (églises catholiques et temples protestants confondus), vingt-quatre mosquées, dix pura (temples hindous) (2) et klenteng (temples chinois) (3). Il a ajouté qu’en plusieurs occasions, les responsables des communautés religieuses ont exprimé le souhait que telle ou telle église chrétienne ou mosquée ne soit pas rebâtie sur le lieu d’origine, les populations de fidèles ayant été déplacées par le conflit. Le gouvernement a accédé à ces souhaits et les lieux de culte ont été reconstruits ailleurs, là où vivent désormais les communautés qui les fréquentent.

La veille, le 22 octobre, le ministre des Affaires religieuses et le gouverneur de la province avaient assisté à une cérémonie religieuse – Nuzulul Quran, ‘la Révélation du Coran’ – à la mosquée Al Fatah, à Amboine. A la sortie de la mosquée, le gouverneur avait déclaré que « le retour à la normale est désormais complet aux Moluques ». « Je crois que les Moluquois ne cèderont plus aux actes commis par des provocateurs. Il reste cependant beaucoup à faire, notamment dans le domaine économique et la reconstruction, que ce soit celle des lieux de culte, des bureaux de l’administration ou des services publics ajoutait-il. Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses encourageait les Moluquois à développer leurs relations sociales à travers le concept de « pela gandong le pacte de fraternité qui a longtemps permis aux différentes communautés de la province de vivre en bonne intelligence (4).