Eglises d'Asie

Destiné à la nouvelle génération des internautes, un cours de catéchisme est désormais disponible en ligne

Publié le 18/03/2010




Comme alternative au traditionnel parcours de catéchisme par correspondance, un prêtre vient de lancer un parcours de catéchisme par Internet spécialement destiné à des jeunes qui voudraient étudier le catholicisme ou devenir catholiques. La première personne à s’être inscrit est un prêtre. « C’est ce dont je rêvais depuis longtemps a expliqué le P. Simon Shin Hyun-man. Curé de la paroisse de Chongson, dans le diocèse de Wonju, il a fait remarquer que, pour nombre de gens, il n’était pas facile dans la société sud-coréenne d’aujourd’hui de trouver du temps pour aller à l’église ou participer à un cours de catéchisme. « Je voulais l’expérimenter moi-même avant de le recommander à d’autres a-t-il expliqué. Expérience faite, il a commencé à encourager ses paroissiens à suivre ce cours. « Ils ne sont pas réservés aux catéchumènes et peuvent être utiles également aux catholiques baptisés qui ont besoin de renouveler leur foi dit-il.

Le webmaster du site en langue coréenne http://veritas.catholic.or.kr, le P. Ri Ki-jung, 61 ans, a conçu et programmé ce site Internet à la suite de la création, l’an dernier, du Bureau de la cyber-pastorale de l’archidiocèse de Séoul dont il est le directeur. Son catéchisme en cinquante leçons a été approuvé par Mgr Nicolas Cheong Jin-suk, l’archevêque de Séoul. Une leçon nécessite environ deux heures si tous les matériaux indiqués sont utilisés correctement, explique le prêtre, qui ajoute qu’un catéchumène est autorisé à étudier un maximum de neuf leçons par mois. Ceci, en accord avec le directoire pastoral de l’Eglise catholique de Corée qui stipule que la durée du catéchuménat doit au moins être de six mois. Ce qui s’applique également aux catéchumènes qui étudient par correspondance. Les étudiants du catéchisme sur Internet peuvent écouter le P. Ri expliquer certains points doctrinaux et regarder les films vidéo qui s’y rapportent, produits de Pyonghwa (‘Paix’) Broadcasting Corporation, société de production audiovisuelle appartenant à l’Eglise.

Le P. Ri reconnaît que le cours sur Internet, exactement comme le cours par correspondance, manque d’interactions personnelles avec d’autres catéchumènes ou d’autres catholiques expérimentés. C’est pourquoi les catéchumènes sont envoyés « en mission à la recherche de quelque voisin catholique ou à la découverte des noms des prêtres de leur paroisse la plus proche ou encore de ceux des membres du conseil paroissial. De son côté, le P. Shin suggère que les prêtres de paroisses mettent sur pied une équipe capable d’épauler les cyber-catéchumènes grâce à des contacts personnels avec d’autres catholiques. Il n’est pas facile en effet pour des catéchumènes de se faire admettre et de dialoguer d’emblée avec les paroissiens, d’autant plus que les nouveaux arrivés risquent de n’être pas toujours bien accueillis dans les paroisses, précise-t-il. En écho au P. Shin, le P. Polycarpe Kim Jong-pil, directeur du Cours de théologie par correspondance (CDCC) de la Conférence des évêques catholiques de Corée, souligne que la réussite de ce projet de cyber-catéchisme dépendra, sans aucun doute, d’une participation efficace des paroisses.

Le P. Kim, bénédictin, pense que cette initiative d’un catéchisme sur Internet pourra attirer les jeunes de la nouvelle génération qui ont grandi dans la cyberculture. Le CDCC, inauguré en 1954, avait été confié aux moines de l’abbaye bénédictine de Waegwan en 1986. D’après le P. Kim, 60 % des inscrits à ce cours ont entre 20 et 30 ans et sont généralement des personnes très actives. Le catéchisme sur Internet vise les mêmes jeunes gens, très au fait des dernières techniques informatiques. Néanmoins, pour les personnes âgées qui ne sont pas des usagers d’Internet (1), il pense nécessaire de continuer le cours par correspondance, au moins pendant quelque temps. D’après les rapports des CDCC, sur 6 000 catéchumènes inscrits au cours par correspondance chaque année, un tiers persévère et reçoit le baptême.

Sour Serena Kwak, qui travaille dans l’administration du diocèse de Masan, s’est inscrite au cours de catéchisme sur Internet. Elle y voit une nouvelle méthode d’approche de l’Eglise pour les non-chrétiens. Elle a cependant souligné l’importance de l’aide à apporter à ces nouveaux catéchumènes dans la pratique de leur foi. Elle note que, « parmi les catholiques parvenus au baptême grâce au cours par correspondance, le nombre des non-pratiquants est relativement élevé ».