Eglises d'Asie – Japon
La procession du “Senor de los Milagros” est suivie dans les rues d’Oyama, côte à côte, par les catholiques tant japonais que péruviens
Publié le 18/03/2010
L’origine de cette procession en l’honneur du Christ remonte au XVIIe siècle. Au Pérou, une peinture représentant le Christ est l’objet d’une importante dévotion populaire car elle aurait été miraculeusement épargnée lors d’un tremblement de terre. Pour Luis Rojas, Péruvien et membre du conseil paroissial d’Oyama, « le plus grand des miracles est que, chaque année, la participation des fidèles est de plus en plus importante” (1
La première procession au Japon s’est déroulée en 2001, après que les Péruviens de la paroisse catholique d’Oyama eurent suggéré d’acheter une “anda” au Pérou et de la faire venir jusqu’au Japon (2). Depuis, en procession, les pèlerins viennent chaque année de Tokyo et de Maebashi et, désormais, en octobre, huit paroisses ont leur procession du Senor de los Milagros. “Nous n’adorons pas une peinture, précise Luis Rojas. Nous vénérons une image et adorons Dieu.”
Des Japonais, des Brésiliens, des Péruviens et des Philippins font partie du conseil paroissial d’Oyama. L’Eucharistie dominicale est célébrée en trois langues et pas obligatoirement en japonais. La catéchèse se fait en japonais et en espagnol. Pour la présidente du conseil paroissial, Mitsuko Futami, “tout ce que nous faisons a un côté international dit-elle. Les réunions du conseil paroissial soulèvent quelquefois des difficultés de langue mais les traducteurs bénévoles ne manquent pas. « Nous nous débrouillons en nous entraidant. Il y aura sans doute encore bien des difficultés, jusqu’à ce que les enfants deviennent adultes dit-elle, en constatant que les enfants des catholiques non japonais sont parfaitement bilingues.
Au conseil paroissial, Luis Rojas est responsable de la liturgie et des enfants de chour. “Qu’on soit Japonais ou Péruvien, peu importe. L’essentiel est d’être chrétien souligne-t-il, ajoutant que le but de la procession du Senor de los Milagros n’est pas d’implanter au Japon une coutume étrangère. “Je ne veux pas qu’on nous considère comme un prototype de la culture latino-américaine au Japon. J’aimerais qu’on voie seulement une communauté qui essaie de grandir dans la foi. Cela suffit affirme-t-il, soulignant ainsi sa volonté de voir intégrée dans l’Eglise du Japon une communauté étrangère très diverse et nombreuse au point de représenter un peu plus de la moitié des catholiques du Japon (3).