Eglises d'Asie – Corée du sud
Le plus important ordre monastique bouddhiste de Corée a élu comme supérieur général un moine professeur
Publié le 18/03/2010
Dans un communiqué publié après son élection, le vénérable Jikwan, 72 ans, souligne le soutien reçu de « l’ensemble des vingt-cinq collèges électoraux, dont celui du conseil central de l’ordre ». Cet important soutien, écrit-il, lui donne « le dynamisme nécessaire pour travailler à la stabilisation de l’ordre tout en faisant progresser le bouddhisme coréen » (2Des informations reçues de l’ordre Jogye, il ressort que le vénérable Jikwan a été élu par 165 voix sur un total de 320, avec une avance de 19 voix sur un autre moine, une voix s’étant portée sur un troisième candidat et huit n’ayant pas été validées.
Le mandat, d’une durée de quatre ans, du vénérable Jikwan débutera en mars prochain. « Pour ce qui est de la vie en communauté, je veux essayer de lui redonner ordre et dignité et, tout en cultivant l’esprit de discipline, renforcer la moralité, l’ouverture au monde et la vitalité du peuple coréen écrit-il dans son communiqué. Il a également promis de soutenir l’action charitable pour mieux mériter le respect de tous, bouddhistes ou non, à l’égard de l’ordre.
Le P. John Bosco Hong Chang-jin, secrétaire du Conseil pour l’unité des chrétiens et le dialogue interreligieux de la Conférence des évêques catholiques de Corée, a accueilli favorablement l’élection du vénérable Jikwan. Pour lui, ce moine appartient à la tradition « progressiste » du bouddhisme et devrait continuer l’engagement social de ses prédécesseurs, spécialement dans les ouvres charitables, le dialogue interreligieux (3) et le combat pour la réunification des deux Corée.
Le vénérable Jikwan a été supérieur du principal temple de l’ordre de 1970 à 1972 et a enseigné à l’université bouddhiste Dongguk, dont il a été président pendant quatre ans. Ryu Jei-dong, un professeur de religion, décrit le vénérable Kikwan comme un moine solide dont l’élection prouve que le bouddhisme coréen est sur le bon chemin, celui d’une « rationalisation » plus poussée. Il crédite le vénérable Jikwan « d’un certain nombre d’ouvrages savants, dont un dictionnaire du bouddhisme ». Ryu Jei-dong, auteur d’une thèse de doctorat sur le christianisme et le bouddhisme coréen, estime que le bouddhisme coréen manque d’un fondement analytique et d’une rationalité suffisante pour fournir une base aux bouddhistes engagés dans le dialogue interreligieux.