Eglises d'Asie – Inde
Chaque baptisé doit considérer la lutte contre le sida comme faisant partie de sa mission, affirment les évêques catholiques dans un communiqué relatif à la Journée mondiale du sida
Publié le 18/03/2010
Selon la NACO (National Aids Control Organization), le premier cas de virus en Inde a été détecté en 1986. En moins de vingt ans, le nombre de personnes contaminées par le sida est passé à 5,1 millions, ce qui placerait l’Inde au deuxième rang dans le monde, après l’Afrique du Sud, pour le nombre de personnes atteintes par la pandémie. “La douleur psychologique et les luttes personnelles que les personnes contaminées et leur entourage doivent subir sont inimaginables ! Si la progression de la pandémie continue à cette vitesse, l’impact sur les familles, les communautés et la nation seront terribles. Permettez-moi de rappeler à chacun d’entre vous la nécessité d’observer cette Journée mondiale du sida le 1er décembre 2005 ou ‘le dimanche du sida’ le 4 décembre prochain, en vous investissant dans une démarche qui permettra de freiner la progression du virus dans notre pays a déclaré Mgr Bernard Moras.
L’archevêque de Bangalore a également souligné le lien de cette journée mondiale avec la récente campagne d’information sur le sida lancée par l’Eglise catholique en Inde, qui invitait les fidèles à la compassion et à la solidarité envers les personnes atteintes par le virus. Le 31 août dernier, la Commission sociale de la CBCI a en effet publié des mesures et lancé une campagne intitulée : “Partageons la plénitude de la vie fruit d’une longue concertation et de l’expérience de vingt années de lutte contre le sida, qui invitait chaque baptisé à lutter contre le virus. “Cette campagne implique une promesse de l’Eglise catholique en Inde. Le défi aujourd’hui est de tenir cette promesse a ajouté Mgr Bernard Moras, en précisant que cette promesse sous-entendait non seulement des efforts individuels mais également collectifs : “Ici, en Inde, il est encourageant de voir que beaucoup de diocèses et de congrégations ont été parmi les premiers à soulever les problèmes relatifs à la pandémie.” La plupart des 3 300 institutions catholiques de santé du pays sont, en effet, en lien, d’une manière ou d’une autre, avec les victimes du virus, et soixante-dix institutions sont totalement consacrées aux personnes abandonnées et démunies atteintes par le sida.
Etant donné que, selon les études disponibles, en Inde, le virus se transmet à 85 % par relations sexuelles, principalement hétérosexuelles, Mgr Bernard Moras a souligné que les enseignements traditionnels de l’Eglise catholique étaient le seul moyen de contenir cette épidémie, à travers les principes du mariage chrétien que sont la confiance, la fidélité, et la chasteté, principes qui doivent être rappelés aux fidèles et tout spécialement aux jeunes. L’archevêque de Bangalore a dit vouloir utiliser le réseau des communautés chrétiennes pour développer une éducation de prévention : des campagnes continues sur l’importance de l’abstinence avant le mariage seront organisées auprès de la jeunesse par les paroisses et les communautés. Le principe de fidélité dans le mariage sera répété dans les préparations au mariage, les homélies et les rencontres chrétiennes de couples mariés. “L’éducation dans la vérité des valeurs de la vie, de l’amour et de la sexualité permettront à chacun d’entre nous de ‘tenir cette promesse’ et d’expérimenter la joie et la plénitude de la vie a-t-il ajouté.
Selon la Commission sociale, “tenir cette promesse” implique également la fidélité aux principes évangéliques de compassion et de solidarité vis-à-vis des victimes du sida et de leur famille. “Il existe encore des réticences à accepter des personnes atteintes par le virus au sein d’hôpitaux et d’institutions éducatives. Permettez-moi de réaffirmer notre engagement à accepter ces personnes et leur famille dans nos centres de santé, nos institutions sociales et éducatives ! Tout comportement contraire serait condamnable puisqu’il ne serait pas fidèle au principe de l’Eglise qui est une, permanente et compatissante, et, par conséquent, toute institution qui ne respecterait pas ce principe ne serait pas digne d’être appelée institution chrétienne a souligné Mgr Bernard Moras.
L’archevêque de Bangalore a rappelé que la campagne mondiale 2005 “Stop au sida – Tenons nos promesses” invitait les Etats à respecter leurs engagements politiques vis-à-vis de la pandémie. En juin 2001, la déclaration d’engagement des Nations Unies, UNGASS, avait été signée par les gouvernements de 189 pays qui s’engageaient à prendre des mesures dans les domaines de la prévention, du traitement de la maladie et des soins et d’attention à la personne humaine. Mgr Bernard Moras a également tenu à souligner le rôle de plaidoirie que l’Eglise a à jouer non seulement à l’intérieur de sa communauté, mais également envers le gouvernement et les autres institutions, afin que les promesses signées en 2001 soient tenues (1).