Eglises d'Asie

Selon le responsable des Affaires religieuses, le gouvernement n’intervient dans les affaires intérieures des religions que lorsqu’il y a violation de la loi

Publié le 18/03/2010




Pour la deuxième fois cette année (1), le 8 décembre 2005, l’actuel responsable du Bureau gouvernemental des Affaires religieuses, Ngô Yên Thi, a accepté de répondre à une interview de Radio Free Asia (RFA, émissions en vietnamien), qui, pourtant, ne lui est guère favorable. Il lui a été demandé d’expliquer pourquoi des communautés protestantes continuent de se plaindre de persécution, de plaintes relayées par le gouvernement américain qui maintient le Vietnam dans la liste des pays “préoccupants en matière de liberté religieuse alors que les autorités vietnamiennes persistent à affirmer que le pays jouit d’une complète liberté religieuse.

Le responsable de la gestion des affaires religieuses a exprimé alors l’étonnement qu’il ressent devant la position américaine. Selon lui, l’ambassadeur des Etats-Unis pour les questions religieuses, M. Handford, a affirmé récemment que le Vietnam aurait accompli des progrès en ce domaine. Mais, ajoute-t-il, si le Vietnam est encore sur la fameuse liste, c’est sans doute que les Etats-Unis estiment qu’il y a encore au Vietnam des situations qui ne correspondraient pas aux exigences posées par eux. Mais ces derniers font confiance aux déclarations d’éléments fanatiques des diverses religions. Ainsi, les Etats-Unis sont particulièrement à l’écoute de deux religieux bouddhistes, Thich Huyên Quang et Thich Quang Dô. Or la politique religieuse du gouvernement vietnamien est conçue en fonction de la majorité des croyants. Il est forcé qu’elle ne plaise pas à tout le monde. Mais l’Etat vietnamien garantit la liberté de croyance et de religion au plus grand nombre.

Le reporter de RFA a ensuite soumis à Ngô Yên Thi le reproche le plus souvent fait au gouvernement vietnamien, à savoir celui d’intervenir trop intimement et trop souvent dans les affaires intérieures de la religion. Le haut fonctionnaire, en tant que spécialiste de la gestion des affaires religieuses, a opposé un démenti formel à cette accusation. Le gouvernement a pu autrefois donner une telle impression. Mais, aujourd’hui, depuis la mise en ouvre de la politique du “dôi moi si leurs activités restent dans le cadre de leur propre règlement et qu’elles s’inscrivent dans le cadre de la légalité, les religions n’ont pas à craindre les interventions du pouvoir. Même s’il existe des désaccords ou des désunions à l’intérieur de telle ou telle communauté religieuse, l’Etat se gardera d’intervenir. Il ne le fera que si la législation est violée ou si la religion est utilisée en vue de créer des divisions au sein de l’unité nationale.

En dernier lieu, répondant à une question posée par le journaliste de RFA, le responsable des Affaires religieuses a reconnu qu’il existait certains cas de persécutions de communautés protestantes par les autorités locales. Selon ses déclarations, une action serait en cours pour corriger ces erreurs et prendre les mesures qui s’imposent. De toute façon, le gouvernement serait en train de recenser toutes les communautés actuelles pour les enregistrer, a-t-il conclu.