Eglises d'Asie – Corée du sud
Les évêques rappellent les conditions nécessaires pour qu’un non-catholique puisse recevoir la communion
Publié le 18/03/2010
Le Conseil permanent de la Conférence épiscopale a fait parvenir cette lettre à tous les diocèses, le 9 décembre dernier, et l’a publiée sur son site Internet le même jour (www.cbck.or.kr). La lettre établit que les fidèles des Eglises orientales et des autres Eglises chrétiennes qui ne sont pas en pleine communion avec l’Eglise catholique peuvent recevoir la communion s’ils le demandent expressément et s’ils sont bien disposés, à savoir qu’ils acceptent ce que les catholiques croient de ce sacrement.
La lettre précise que les prêtres catholiques peuvent donner la communion à ceux qui sont correctement préparés ou encore qui ne peuvent rencontrer un ministre de leur propre communauté. Toutefois, les cas où les non-catholiques reçoivent la communion doivent se limiter aux cas urgents, tels un danger de mort immédiat ou, jugement étant laissé à l’évêque du lieu, aux cas sérieux et pressants. S’agissant des Eglises orientales qui partagent la même foi eucharistique et au sein desquelles le sacrement de l’ordre est valide, la lettre explique que les catholiques peuvent participer à leurs célébrations eucharistiques et recevoir la communion des mains de leurs prêtres s’il n’y a pas d’église ou de prêtre catholique disponible.
La lettre cite également l’encyclique du pape Jean-Paul II de 2003 : Ecclesia de Eucharistia (‘L’Eglise de l’Eucharistie’) et rappelle : « Les catholiques ne peuvent recevoir la communion dans les communautés chrétiennes qui ne jouissent pas d’un sacrement de l’ordre valide. » Pour que l’ordination d’un prêtre soit valide, l’encyclique rappelait que l’évêque qui ordonne doit avoir lui-même reçu « une ordination épiscopale valide, c’est-à-dire issue des apôtres, sans interruption depuis le commencement de l’Eglise
Le P. Basil Cho Kyu-man, secrétaire général de la Conférence des évêques, a fait savoir que cette lettre destinée aux évêques et aux fidèles avait pour but de prévenir les abus éventuels au sujet de l’Eucharistie. « Les rencontres ocuméniques et d’intercommunion se multipliant, les abus sont toujours possibles. L’Eglise s’en inquiète et a donc décidé de publier cette lettre pour informer les fidèles a expliqué le P. Cho, citant le cas de la communion donnée à des chrétiens protestants au cours d’une retraite d’un groupe coréen dans un monastère trappiste d’Amérique du Nord. « Ce genre d’abus, même s’ils ne se sont pas encore produits dans notre Eglise, sont toujours à prévoir a encore expliqué le P. Cho, qui, pour illustrer son propos, a cité le malentendu courant chez les catholiques au sujet de la liturgie anglicane. « A cause des similitudes entre les deux liturgies, anglicane et catholique, certains catholiques pensent, à tort, qu’ils peuvent se joindre à une eucharistie anglicane et recevoir la communion. Or, dans l’Eglise anglicane, qui ne participe pas à la succession des apôtres, le sacrement de l’ordre n’est pas valide a-t-il précisé, ajoutant que, si la liturgie anglicane présente des similitudes de forme avec celle de l’Eglise catholique, « l’Eglise catholique, elle, n’en reconnaît pas la validité ».
Luke Kim Jae-hyeong, coordinateur du comité doctrinal, a confirmé que « cette lettre voulait surtout donner des informations correctes et pas seulement « condamner ou interdire ». Il a aussi assuré que les catholiques « qui souffrent de voir que toutes les Eglises, qui se disent chrétiennes, ne peuvent participer à une eucharistie commune, avaient besoin de connaître et de respecter le droit canon ». L’encyclique du pape Jean-Paul II, déjà citée, souligne que les catholiques « doivent éviter de recevoir la communion » donnée par des Eglises séparées de l’Eglise catholique « et de fermer les yeux sur des ambiguïtés touchant la nature de l’eucharistie et, par conséquent, manquer à leur devoir de témoigner clairement de la vérité ».