Eglises d'Asie – Tadjikistan
Joué par des paroissiens, un Mystère de Noël a rappelé à tous l’histoire du salut telle qu’on peut la lire dans la Bible
Publié le 18/03/2010
Le Mystère montrait la naissance de Jésus comme partie intégrante d’un mouvement qui, parti d’Adam et d’Eve et du péché originel, aboutit à la rédemption de l’humanité toute entière. Soulignant que beaucoup de gens ne viennent à l’église que pour Noël et quelques autres grandes fêtes, Sr Pocs espérait que le Mystère toucherait le cour des gens et les aiderait à mieux comprendre ce que signifie Noël. Aussi, quarante-deux personnes de tous âges et origines ethniques ont travaillé à cette représentation et répété chacun des quatre vendredis du temps de l’Avent.
Antonina Gurezova, qui tenait le rôle d’Eve, a reconnu que le Mystère avait certainement aidé les gens à mieux réaliser le sens de l’Incarnation en créant une atmosphère de Noël jusque dans les familles. “J’ai d’abord pensé être trop occupée et trop timide pour tenir un rôle, a expliqué cette mère de quatre enfants, mais après deux ou trois répétitions j’ai compris que ce pourrait être mon cadeau au Christ à l’occasion de l’Avent.” Une autre bénévole, Irina Petrova, 45 ans, a acquiescé : “Je suis une enseignante, pas une actrice, dit-elle. Mais j’ai fait de mon mieux parce que j’ai pensé pourvoir aider les gens qui viendraient pour la première fois à l’église à mieux comprendre qui est Jésus”. Sr Pocs, quant à elle, affirme : “Nous avons essayé de faire quelque chose de compréhensible, surtout pour ceux qui viendraient pour la première fois.”
Pour voir ce Mystère de Noël, Irina Bosenko a pour la première fois de sa vie franchi le seuil d’une église. Au sujet de la représentation, elle dit que “ça a été du bon travail”. Et cette femme de 40 ans d’expliquer : “Tout avait été organisé de manière professionnelle et c’est évident que les acteurs, surtout les enfants, avaient été préparés de longue date.” Une autre femme, venue à la messe en invitée et qui avait décidé de rester pour la pièce de théâtre, a jugé celle-ci “tout à fait accessible alors que « le catholicisme ne lui était pas familier”.
La plupart des acteurs s’étaient eux-mêmes confectionnés leur costume, “très simple mais ont souligné que le plus difficile avait surtout été de communiquer leur enthousiasme en essayant de transmettre au public l’esprit de Noël. Le P. Carlos Avila, responsable de la mission sui juris du Tadjikistan, estime que ce Mystère a aidé les spectateurs a réaliser que “Noël n’était pas seulement le temps de faire des achats et des cadeaux aux enfants, mais l’anniversaire du plus grand événement de l’histoire de l’humanité”. Prêtre de la Société du Verbe Incarné, il ajoute également qu’à cause de la culture soviétique encore très forte en Tadjikistan, les Tadjiks ont de Noël la conception profane d’une simple fête pour les enfants (2). Le pays, en effet, a fait partie de l’ancienne Union soviétique avant d’obtenir son indépendance au moment de l’effondrement de l’URSS en 1991.
Pour l’heure, cinq prêtres de la Société du Verbe Incarné travaillent au Tadjikistan au service de 250 catholiques répartis en trois paroisses. Trois religieuses, Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matara, travaillent auprès des jeunes. De plus, quatre religieuses Missionnaires de la Charité ouvrent auprès des plus défavorisés de la capitale.