Eglises d'Asie

Les musulmans d’Asie fêtent marqués par le souvenir du séisme au Pakistan

Publié le 18/03/2010




Selon une dépêche de (1), Les musulmans d’Asie ont célébré Al-Adha, la plus grande fête annuelle de l’islam, marqués cette année par le souvenir proche du séisme du 8 octobre au Pakistan où certains ont préféré aider les rescapés plutôt que de sacrifier un animal. La fête, en Asie, a commencé le 10 janvier dernier en Indonésie, ainsi qu’en Afghanistan où la sécurité renforcée à Kaboul n’a pas empêché des milliers de fidèles d’aller prier à la mosquée Eidgha. Les fidèles ont égorgé des millions de vaches, chèvres, chameaux et moutons après les prières du matin avant de distribuer de la viande aux pauvres, comme le veut la tradition. commémore le sacrifice qu’Abraham était prêt à faire de son fils pour obéir à Dieu qui lui en avait donné l’ordre pour tester sa foi. Dieu retint la main d’Abraham au dernier moment et lui donna un mouton à immoler à la place.

Mais au Pakistan, un des principaux pays musulmans au monde par la taille de sa population, les célébrations ont commencé le 11 janvier dans la discrétion, dans le souvenir des plus de 73 000 personnes mortes dans le séisme du 8 octobre et la compassion pour les quelque 3,5 millions de sans-abri. Certains ont fait le choix d’aider les rescapés plutôt que de faire un sacrifice, alors que la première journée de a été marquée par une secousse de magnitude 5,1 sur l’échelle de Richter dans le nord, qui n’a apparemment pas fait de victimes. Ainsi Gul Jafri, de retour de Singapour pour fêter dans sa ville natale de Karachi, a préféré donner de l’argent à un hôpital du Cachemire plutôt que de sacrifier un animal. “Je ne vais pas sacrifier d’animal cette année car j’ai donné de l’argent au Hizb-ut-Tahrir groupe islamiste radical qui prévoyait de faire le sacrifice de 1 000 bêtes pour les rescapés, a également expliqué Ghulam Muhammad, un homme d’affaires de Peshawar. A Muzaffarabad, capitale du Cachemire pakistanais, région la plus touchée par le séisme, il y avait peu de clients pour les moutons ou les vaches tandis que les organisations caritatives et groupes islamistes distribuaient de la viande, selon des témoins.

Au Cachemire indien, également touché par le séisme, Umar Farooq, le chef religieux de la plus grande mosquée de Srinagar et leader séparatiste modéré, a appelé les fidèles à l’austérité lors de , par respect pour ceux “qui sont morts dans la lutte pour la liberté et ceux qui ont été tués dans le séisme du 8 octobre”. Plus de 1 300 personnes sont mortes dans le séisme et 150 000 sont sans abri au Cachemire indien, par ailleurs en proie à une insurrection séparatiste depuis 1989. Dans les districts dévastés d’Uri et Tangdhar, les fidèles priaient à ciel ouvert ou dans des mosquées endommagées. “L’humeur est sombre et partout les gens prient pour que l’hiver rigoureux passe vite a dit un résident, Reyaz Ahmed.

Au Bangladesh, pays très majoritairement musulman, frappé depuis août par des attentats à répétition imputés aux islamistes, des millions de musulmans ont levé les mains vers La Mecque durant des prières dans la capitale Dacca et en province. Le Premier ministre Khaleda Zia a appelé les Bangladais à oeuvrer ensemble pour éradiquer l’extrême pauvreté.

En Thaïlande, pays majoritairement bouddhiste, la veille du début de a été marquée par une attaque de militants islamistes qui ont blessé quatre personnes dans le sud, majoritairement musulman, en dépit d’appels à la trêve de chefs religieux et militaires. Plus de deux ans de violences dans cette région ont fait plus de 1 000 morts.

Aux Philippines, l’un des deux pays majoritairement chrétiens de la région – avec le Timor-Oriental -, la présidente Gloria Arroyo a dit dans un message qu’elle se joignait par la pensée à la minorité musulmane et faisait tout son possible pour apporter la paix après des décennies de violences séparatistes dans l’île de Mindanao (2).