Eglises d'Asie – Divers Horizons
Selon le Congrès mondial de la famille, l’augmentation en Asie du nombre des mariages mixtes et des divorces lance un grand défi à l’Eglise catholique
Publié le 18/03/2010
Selon Peter Ho Man-hong, responsable du Bureau de conseil matrimonial de Hongkong, géré par l’Eglise catholique, 85 % des catholiques de la ville se marient avec une personne de confession différente. “Pour les catholiques qui épousent une personne non catholique, c’est un véritable défi que de vivre leur foi.” Il ajoute qu’au moins 13 000 divorces sont prononcés chaque année, l’urbanisation, les longues journées de travail et le peu de temps consacré au conjoint étant des facteurs fragilisant le couple et les familles. Un participant originaire de Malaisie émet le même constat, ajoutant que les parents n’ont plus le temps de s’occuper des enfants qui sont éduqués par les médias et des nourrices étrangères et qu’ils ne “grandissent plus dans une atmosphère naturelle d’attention parentale”.
En Indonésie, selon Clara Rosa, membre de la Commission épiscopale pour la famille, le problème majeur concerne les mariages mixtes qui ne cessent d’augmenter : “Lorsque des personnes ont conclu un mariage mixte, en général, ils ne retournent plus à l’Eglise. Le défi pour l’Eglise catholique est de pouvoir aider ces personnes à témoigner de leur foi au sein de leur couple et de leur famille.” Cette situation se retrouve également au Bangladesh, où les catholiques représentent 0,5 % de la population dans un pays majoritairement musulman et où près d’un tiers des catholiques se marient avec une personne de religion différente. C’est également le cas à New Delhi, en Inde.
Au Népal, toutefois, l’Eglise perçoit plutôt l’augmentation des mariages mixtes comme “une bénédiction car le nombre de fidèles à l’Eglise a augmenté. Selon les propos du P. George Kalapurackal, “les familles sont globalement stables, mais du fait des médias et de l’influence occidentale, les parents sont en train de perdre leur autorité.”
Au Sri Lanka, la pauvreté et vingt années de guerre ont conditionné la vie des familles. Selon le P. Mervyn Fernando, de l’archidiocèse de Colombo, il existe beaucoup de familles monoparentales, de veuves, du fait de la guerre. Il constate également que la jeunesse sri lankaise d’aujourd’hui “préfère vivre dans une structure familiale nucléaire”. Ce phénomène se développe également au Pakistan, où la famille patriarcale traditionnelle n’est plus l’unique modèle familial. Selon Michelle Vaz, membre de la Pastorale familiale de l’archidiocèse de Mumbay (Bombay), les jeunes indiens deviennent plus indépendants et plus sûrs d’eux, du fait de l’influence de la culture occidentale transmise à travers les médias. Ils sont, par conséquent, moins disposés à s’occuper de leurs parents et grands-parents. Le P. Mervyn Fernando, constate également ce phénomène au Sri Lanka où “les grand-parents se sentent délaissés
Dans le rapport publié le dernier jour du Congrès mondial de la famille, les participants ont conclu que la construction d’un mariage stable et d’une vie familiale saine est devenue “un véritable défi” dans le monde moderne d’aujourd’hui. Ils ont appelé les gouvernements à soutenir les familles afin de construire la paix dans le monde, tout en précisant que cet effort devait commencer au sein même des familles et des individus. “Nous croyons que la famille est l’atelier de la civilisation humaine. Les familles nous apprennent à devenir humains : aimer, apprendre et choisir avec sagesse.” Le rapport invite également les familles et les institutions éducatives à enseigner la tolérance, afin d’accepter les différences et de pouvoir résoudre des conflits de manière pacifique.