Eglises d'Asie

Présents depuis quinze ans au Népal, des réfugiés bhoutanais ont manifesté à la frontière népalo-indienne, réclamant le droit de retourner au Bhoutan

Publié le 18/03/2010




Selon une dépêche de l’agence Reuters du 17 décembre 2005, reprise le 23 janvier dernier par le Jesuit Refugee Service, quelque soixante personnes ont été blessées lorsque la police indienne a utilisé des matraques pour disperser des centaines de réfugiés bhoutanais vivant au Népal, alors qu’ils tentaient d’entrer en Inde pour retourner au Bhoutan.

Quelque 100 000 Bhoutanais d’origine népalaise vivent dans des camps situés dans l’ouest du Népal, sur la frontière indienne, depuis que le roi du Bhoutan leur a retiré la nationalité bhoutanaise et les a forcés à partir après qu’ils aient fait campagne pour la démocratie au début des années 1990. En dépit de quinze sessions de négociations bilatérales, désormais au point mort depuis 2003, entre le Bhoutan et le Népal sur les rapatriements – négociations qui se sont faites sans les Nations Unies, celles-ci ayant été exclues du processus -, aucun réfugié n’est rentré chez lui (1).

Le 15 décembre dernier, des réfugiés bhoutanais au nombre d’un millier se sont rassemblés sur la frontière népalo-indienne à l’occasion de la fête nationale du Bhoutan. Après quoi, ils auraient tenté de passer en Inde. Partant du Népal, les réfugiés doivent traverser l’Etat indien du Bengale occidental pour atteindre le Bhoutan. Les escarmouches qui ont suivi ont fait soixante blessés, et certains ont dû être hospitalisés. Les organisateurs de la manifestation ont nié toute violence. Ils ont déclaré que la rencontre avait été pacifique, tout en reconnaissant que certains réfugiés avaient pu traverser la frontière sans s’en rendre compte.

Suite à une tentative de retour au pays au début du mois d’août 2005, le HCR a demandé aux réfugiés de rester dans les camps où l’agence onusienne est en mesure de les aider, plutôt que de se perdre sur la frontière. “Au vu de la situation actuelle au Népal, le HCR pense que l’heure est venue de saisir l’opportunité de réinstaller les réfugiés bhoutanais qui se trouvent dans le pays depuis quinze ans déclarait, le 13 janvier dernier, Ron Redmond, porte-parole du HCR au palais des Nations Unies à Genève.