Après une longue attente de près d’un demi siècle et un recyclage théologique de deux ans, des diacres sont ordonnés prêtres

Ils étaient respectivement entrés au séminaire en 1964 et 1967. En 1975, au moment du changement de régime au Sud-Vietnam, les deux candidats au sacerdoce avaient fini leurs études secondaires et s’étaient rattachés au diocèse de Phan Thiêt, nouvellement fondé. Vint alors l’époque où les séminaires, dans leur totalité, fermèrent leurs portes. Lorsqu’ils furent à nouveau ouverts, aux environs de 1990, les deux séminaristes ne purent obtenir les permissions des autorités nécessaires pour y entrer. Cependant, une occasion inespérée se présenta pour eux lorsque le diocèse de Nha Trang obtint du gouvernement, au début de l’année 2004, l’autorisation d’ouvrir une classe de recyclage théologique de deux ans, destinée aux séminaristes d’âge avancé et aux prêtres ordonnés clandestinement. Ces études permettraient aux étudiants de compléter leur formation et de normaliser leur situation aux yeux du gouvernement.

Cette classe de recyclage, ouverte le 28 janvier 2004 (2) et qui vient de s’achever le 15 janvier 2006, avait accueilli 76 séminaristes et prêtres venant de treize diocèses des parties nord et sud du Vietnam. Les deux futurs prêtres de Phan Thiêt n’étaient pas les plus âgés des étudiants de ce cycle de deux ans. Le doyen, originaire de Thai Binh, était âgé de 70 ans. Le plus jeune avait 32 ans. Les cours qui leur furent dispensés sont ceux qui sont enseignés au cours des deux dernières années du cycle de théologie ordinaire. A l’issue de ce recyclage, les étudiants sont revenus dans leur diocèse où ceux qui ne sont pas encore prêtres seront ordonnés par leurs évêques tandis que ceux qui avaient été ordonnés clandestinement pourront plus facilement être reconnus par les autorités civiles.

Ce recyclage théologique n’est pas le premier à avoir lieu au séminaire de Nha Trang. En 1993, cet établissement avait déjà ouvert une classe de ce type destinée au diocèse de Nha Trang et aux diocèses limitrophes (3). Elle avait permis à des séminaristes ayant abandonné leur cursus de formation en 1975, au moment de la fermeture des séminaires, d’accéder enfin au sacerdoce. Il est probable que de nouvelles sessions seront ouvertes à l’avenir. Le 15 janvier dernier, le responsable du Bureau des Affaires religieuses, présent à la cérémonie organisée à l’occasion de la fin de la récente classe, a promis aux nombreux évêques qui y participaient que l’autorisation du gouvernement serait donnée pour d’autres sessions.

L’état du clergé au nord comme au sud a considérablement changé par rapport à l’époque de cette première session. Selon les statistiques recueillies au moment de l’assemblée plénière des évêques en 2005, pour tout le pays, les grands séminaristes sont aujourd’hui au nombre de 1 284, les candidats au séminaire au nombre de 1 704, tandis les prêtres ont atteint le nombre de 2 997.